Saison 2014/2015 : Présentation du Stade Toulousain (1/2)
par Ovale Masque

  • 05 August 2014
  • 16

 

Par Ovale Masqué, Damien Try et le Stagiaire.

 

Devise :

« Interdiction de doubler » ou « On vient, on s’ennuie et on s’en va ».

 

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Ca va, on les voit bien les 4 étoiles ?

 

Le club & ses supporters :

Créé en 1909, soit 4 ans avant la naissance de Jean Bouillhou, le Stade Toulousain est le club de rugby le plus titré du monde : 19 Boucliers de Brennus, 4 H Cup, 4 Challenges Yves-du-Manoir et 4 Coupes de France. Merci Wikipedia pour les deux dernières compétitions, dont on apprend par la même occasion l’existence.

Il est également sans doute le club le plus populaire de France. Allez voir un match dans un bon pub n’importe où dans l’Hexagone, et vous retrouverez sans doute non loin de vous un camarade vêtu du célèbre maillot Rouge et Noir. En dehors de la Haute-Garonne, on retrouve notamment une forte colonie de supporters toulousains en région parisienne. Il s’agit là d’exilés, de fils d’exilés, ou tout simplement de gars qui ont « une arrière-grand-mère dans le Gers, donc pas trop loin de Toulouse » et qui préfèrent, par confort, supporter l’équipe qui gagne tout le temps. Attention cependant, il est fort probable que depuis un ou deux ans, leur arrière-grand-mère soit en fait toulonnaise. 

Il y a aussi les amateurs occasionnels de rugby, qui ne regardent que les matchs du XV de France et la finale du Top 14, et qui prennent donc partie pour Toulouse car c’est la seule équipe chez qui ils arrivent à reconnaître quelques joueurs. D’ailleurs, qui n’a jamais entendu « Ah qu’il est bon ce Michalak ! Ca c’est bien un petit gars de Toulouse ! » un soir de victoire contre l’Australie. Ainsi que sa variante « Mais qu’est-ce qu’il est mauvais ce Toulonnais » lorsqu’on perd contre l’Angleterre.

Supporter le Stade Toulousain, c’est un peu comme boire des capsules Nespresso : c’est aussi un signe de réussite sociale. La preuve qu’on fait partie de la caste des winners. Il n’est d’ailleurs pas rare de voir la femme d’un jeune cadre dynamique offrir une cravate du Stade à son mari – 80 euros à la boutique officielle rue d’Alsace Lorraine, 96 si vous commandez par internet avec les frais de port – afin qu’il puisse porter haut les Valeurs de rugby © lorsqu’il est au bureau. Car les Valeurs du rugby ©, et par extension les Valeurs du Stade © – car si le Stade n’a pas inventé le rugby, il l’a assurément perfectionné – sont finalement assez proches de celles de l’entreprise : solidarité, esprit d’équipe, compétitivité. Le Stade, c’est aussi ce club où l’on se plaint en permanence des doublons (pourquoi payer nos employés quand ils ne sont pas au bureau ?) et où les joueurs sont généralement invités à aller faire un tour au Pôle Emploi passé 32 ans, car ils sont « trop vieux ». Au mieux, les plus méritants auront le droit à une place à la droite du Dieu Novès, comme Jean-Baptiste Elissalde et William Servat.

Les supporters des autres clubs du Top 14 détestent souvent les Toulousains, qu’ils considèrent comme extrêmement arrogants, suffisants et opportunistes. Bien sûr, tout ceci n’est qu’un cliché : tentez donc de vous inscrire sur le forum officiel du Stade avec le logo de Clermont en avatar, personne ne viendra vous traiter de gros consanguin et vous serez accueilli avec une grande courtoisie.

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Ici, Guy Novès pose devant la stèle rendant hommage aux héros oubliés du Stade : Marcus Di Rollo, Bertus Swanepoel, Nicolas Vergallo ou encore Pierre-Gilles Lakafia. 

 

La ville :

Toulouse est le chef-lieu de la Haute-Garonne, de la région Midi-Pyrénées et de l’Occitanie, même si pour ce dernier point on sait pas exactement ce que ça représente. C’est pas très grave, ça permet d’entendre dans le métro « estaciou benento » suivi de la prononciation occitane de Jean Jaurès – Jean Jaurès qui est d’ailleurs né à Castres, mais on préfère dire Toulouse parce que ça fait plus sérieux. Un métro tout propre, automatique, fiable, mais qui réussit la prouesse de ne desservir aucun des deux stades de la ville, ni même l’aéroport, du coup il faut marcher ou prendre la navette.

Toulouse, ça représente autour d’un million d’habitants, dont la moitié travaille dans l’industrie aéronautique, activité sans laquelle Toulouse ne serait qu’un hameau perdu dans la cambrousse dont la seule utilité serait de faire passer les péniches du canal du Midi au canal de Garonne. Mais le Sud-Ouest a l’avantage d’être loin de l’ennemi allemand ce qui est très pratique pour les militaires. Bon il faut avouer que désormais avec Airbus, Colomiers et Blagnac sont assez germanophones. La seconde occupation toulousaine est le Crime : ces dernières années ont été riches en faits divers tels que des braquages ou des prises d’otages, le point d’orgue étant bien sur les aventures de Mohamed Merah, Toulouse pouvant se vanter d’être la seule ville de France à avoir abrité un terroriste islamique. Le haut lieu du crime toulousain est bien sûr le quartier du Mirail, un endroit où même Batman, Superman et Manuel Valls ont peur de se rendre.

Si vous passez entre deux balles perdues, vous pourrez tout de même passer du bon temps à Toulouse. Mis à part l’hiver dégueulasse et le printemps pourri, si vous n’avez rien contre la brique rouge, les restaurants tenus par des anciens joueurs de rugby et les punks à chien qui vident des canettes de Maximator sur les quais de la Garonne, vous n’aurez pas envie de quitter la ville. De toute façon il n’y a rien autour de Toulouse. Le zoo de Plaisance-du-Touch (c’est le vrai nom d’une vraie ville) ça compte pas.

Toulouse est aussi une ville de culture qui a vu naître des personnalités telles que Claude Nougaro, Claude Nougaro, ou bien encore Claude Nougaro. Niveau bouffe, il y a bien sûr le fameux cassoulet et la saucisse de Toulouse. Si vous trouvez ça pas très léger, prenez un bonbon à la violette.

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Rémi et son chien vous accueilleront à votre arrivée à la gare Matabiau. Préparez votre monnaie, c’est pour la bonne cause.

 

Le Stade :

Le stade officiel est celui d’Ernest Wallon en hommage au premier président du club. Egalement appelé par erreur « Henri Wallon » par les gens qui ont fait des études, mais il y en a heureusement peu parmi les amateurs de rugby. Mais ce stade n’est au final utilisé que pour les matchs amicaux (= adversaires entre la 9ème et la 14ème place), les matchs où Toulouse fait tourner son effectif (= adversaires entre la 5ème et la 9ème place) et les matchs européens de moindre importance (= les matchs contre les équipes italiennes, contre lesquelles on prend 10 points).

Ensuite, le club réquisitionne régulièrement l’antre du « Stadium », conçue principalement pour les footeux, mais dont la capacité (35 000 places) permet d’accueillir davantage de disciples. Ces matchs sont aussi généralement l’occasion idéale pour les salariés de la Dépêche du Midi d’arrondir leurs fins de mois en revendant les places qu’on leur a gracieusement offertes. Bien plus cher que le prix d’origine bien sûr, sinon ça n’a aucun intérêt. Les clubs adverses bénéficiant de l’honneur d’être reçus au Stadium sont ceux qui n’apparaissent dans aucune des catégories citées plus haut. Il s’agit donc des seuls clubs dignes d’affronter le grand Stade Toulousain, clubs qu’on reconnaît habituellement par la taille conséquente de leur budget. C’est bien connu, les riches aiment rester entre-eux. Notez tout de même qu’il n’y aura aucune délocalisation au Stadium cette saison, en raison des travaux effectués en vue de l’organisation de la prochaine Coupe d’Afrique des Nations de football, auquel le TFC prendra part. Une indisponibilité qui devrait lourdement pénaliser le Stade Toulousain sur le plan financier selon Jean-René Bouscatel. Par politesse, personne ne lui a fera remarquer que la seule équipe capable de vendre 35 000 places à Toulouse, c’est le RCT, une fois par an.

Les supporters stadistes ont un comportement facilement identifiable dans les tribunes :

  1. Ils hurlent « Tou-lou-Sains, Tou-lou-Sains » lorsqu’ils mènent de plus de 20 points d’écart.
  1.  Ils sifflent l’arbitre lorsqu’ils mènent par moins de 20 points d’écart, où pire encore lorsqu’ils sont menés.
  1.  Le reste du temps, ils dorment.
  1. Des cris très aigus se font entendre à chaque réception de chandelle de Clément Poitrenaud. Suivis d’un grand « ooooh » quand il fait un en-avant.

 

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Découvez également célèbre prison Saint-Michel, où sont détenus tous les anciens prétendants des filles Novès. Seul Byron Kelleher aurait réussi à s’en échapper. 

 

Le Staff :

Le staff du Stade Toulousain est principalement incarné par un homme : Guy Novès. Aussi appelé Guytou (par les supporters), Maître Guy (par Jean-Baptiste Elisalde) ou Beau Papa (par Vincent Clerc), il coache d’une main de fer les Rouge et Noir depuis l’an 89 (on ne sait pas précisément de quel siècle). Pour l’accompagner dans sa tâche, il aime s’entourer de gens de confiance, souvent ses anciens joueurs. C’est le cas de Yannick Bru et Philippe Rougé-Thomas qui ont occupé les postes respectifs d’entraîneur des avants et entraîneur des trois-quarts avant d’être suppléés par William Servat et Jean-Baptiste Elissalde, deux anciens grands joueurs du Stade Toulousain et du XV de France. Après leur prise de fonction, ces deux derniers ont la particularité d’avoir plusieurs fois rechaussé les crampons. Les raisons les ayant poussés à cela parlent de « putain de doublons», de «nombreux blessés dans l’effectif à cause de doublons» et de plein d’autres trucs en rapport avec les doublons.

A court terme, il est peu probable d’envisager des bouleversements dans le staff. Le travail de démystification du « jeu à la toulousaine » mis en place par Jean-Baptiste Elissalde pourrait bien sûr finir par lui valoir un licenciement précoce et un parachutage doré dans l’équipe des Spécialistes Canal +, mais René Bouscatel a récemment préféré lui renouveler sa confiance en prolongeant son emploi fictif de quelques années.

William Servat quant à lui, reste très attaché au club et à la région et devrait donc aussi continuer l’aventure avec les Rouge et Noir quelques temps. Sauf bien sûr s’il décide de finalement céder à la drague du RCT (qui n’hésite pas à s’inspirer des meilleurs techniques de Mike Phillips) qui le convoite depuis deux saisons maintenant. A bientôt 36 ans et alors qu’il n’a pas joué un match depuis deux ans, Servat semble en effet avoir le profil idéal pour se relancer dans le club de la Rade – à l’exception près qu’il n’est pas sud-africain.

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Le moment précis où Jean-Baptiste Elissade se rend compte qu’il a titularisé Matanavou par erreur.

 

L’Effectif :

Pendant longtemps, commencer une saison avec l’effectif du Stade Toulousain, c’était comme avoir des cheat-codes en démarrant une partie de GTA ou de Age Of Empires : presque trop facile pour qu’on y prenne vraiment du plaisir. Des internationaux à tous les postes, un groupe stable, un centre de formation qui sort de nouvelles pépites tous les ans. Malgré les blessures et les doublons, le grand Stade connaissait rarement des baisses de régime et marchait sur ses adversaires toute la saison.

Depuis quelques années, les débats semblent cependant s’équilibrer. L’explosion du marché du pneu et de la BD a notamment permis à des équipes comme Clermont ou Toulon de construire un effectif capable de rivaliser dans la durée.

De son côté, Toulouse a commis quelques erreurs de casting inhabituelles dans son recrutement, notamment à des postes clés comme la charnière, où personne n’a vraiment réussi à succéder à Jeff Dubois. Résultat, si Toulouse est capable de « faire tourner son effectif » en alignant une équipe à plus de 300 sélections sur la pelouse, la gestion semble plus problématique. Obsédé et effrayé par les doublons, le staff a la fâcheuse habitude d’attendre le mois de mai pour aligner son équipe type, ce qui nous contraint à regarder pendant les six mois précédents un enchaînement de matchs laborieux et brouillons. « Oui, mais ça marche », diront certains. C’est pas faux. Mais quand on dispose de joueurs comme McAlister, Poitrenaud, Huget, Nyanga ou Lamboley (rayez la mention inutile), on est en droit d’attendre autre chose que le spectacle proposé ces dernières saisons. Et mieux qu’une défaite à domicile en match de barrage.

Le seul point positif reste le centre de formation qui continue à sortir des talents qui ne demandent qu’à éclore comme Yoann Maestri et Gaël Fickou, et qui devraient contribuer à de nombreuses futures victoires du Stade Toulousain. Merci au centre de formation donc (je parle de celui du RCT bien sûr).

 

A suivre dans la 2ème partie : La star, le Boucher, la recrue phare, le départ qui fait mal, l’objectif, les scénarios idéal & catastrophe.