Demi-finales de qualifications pour la Coupe du monde 2015
par La Boucherie

  • 05 August 2014
  • 4

Par Capitaine A’men’donné,

 

Ce week-end se déroulaient deux matchs qui ont déclenché à travers le monde du rugby une ferveur digne de mes retours triomphaux du lavomatic. Deux matchs menant à la finale qui désignera celui qui aura le droit de participer à la Coupe du Monde dans la poule de la mort™, en compagnie de l’Angleterre, l’Australie, le Pays de Galles et les Fidji. Autant dire qu’ils gagneront aussi le droit de se prendre quatre branlées devant un public conquis, sauf peut-être contre les Fidjiens, car le Fidjien est imprévisible, c’est à ça qu’on le reconnaît.

La première a permis de savoir si on aura le droit d’avoir d’autres Tchétchènes que les Géorgiens ou d’autres Afrikaners que les Springboks et les Namibiens, puisqu’elle opposait la Russie au Zimbabwe. La seconde, c’était pour savoir si on aura le droit d’avoir d’autres Mexicains que les Argentins ou d’autres Chinois que les Japonais, en opposant l’Uruguay à Hong-Kong. Des matchs qualificatifs tout à fait équitables, puisque se jouant en un match sec, sur le terrain du plus fort au classement IRB. Certains disent cependant que les matchs ont surtout eu lieu sur le terrain de celle des deux nations qui disposait d’un stade présentable. En Russie et en Uruguay, donc.

 

Russie-Zimbabwe 23-15 :

Dans un match agréable et d’un niveau plutôt correct, la Russie a pris le meilleur sur des Zimbabwéens qui sont les véritables Clermontois de cette campagne de qualifications. En effet, lors du tournoi qualificatif africain, alors que la qualification directe leur tendait les bras, ils ont échoué à 3 mètres de la ligne d’essai leur offrant le bonus offensif face au Kenya. Avec ce point, leur hôtel (et leur vol aller-retour) serait déjà réservé. Au lieu de ça, ce sont les Namibiens, grâce à leur victoire caterpillesque face à Madagascar (89-10, et 49-0 après 30 minutes de jeu), qui empochent encore les tarifs réduits d’Easyjet, pour leur quatrième participation consécutive. Face à la Russie, malgré de beaux mouvements et deux superbes essais de Groenewald et Chitokwindo, ils ont montré qu’ils savaient perdre avec un panache digne des plus belles heures d’Aurélien Rougerie. Il faut dire que les Africains ont tendu le ballon pour se faire battre avec une entame de match désastreuse, les Russes occupant la moitié de terrain adverse encore plus facilement que la Crimée lors des 20 premières minutes. Disciplinés et sérieux, et avec un joli vécu collectif, ils s’imposent comme l’une des valeurs sûres des seconds couteaux du rugby mondial. Autre satisfaction pour les Russes, l’engouement populaire, puisque de 2 spectateurs lors de la Coupe du Monde à 7 ils sont passés à 4 spectateurs, des chiffres qui font baver d’envie Jacky Lorenzetti.

 

Uruguay-Hong-Kong 28-3 :

Un match dont le niveau de jeu ferait tressaillir d’effroi le moindre pilier de fédérale 3B, constituant par là même la meilleure publicité que l’IRB pouvait trouver pour le rugby féminin. Le score est flatteur pour des Uruguayens incapables d’effectuer une phase de jeu correcte. Privés de tous leurs meilleurs joueurs, c’est-à-dire Rodrigo Capo-Ortega, les Sud-Américains n’ont dû leur victoire qu’à une meilleure fraîcheur physique. Faut dire que comme les Zimbabwéens en Russie, les Hong-Kongais avaient un sacré voyage en bus dans les pattes. 6-3 à la mi-temps, le match n’a choisi son vainqueur qu’au fil d’une deuxième mi-temps où l’insignifiance et l’anti-jeu continuel des Asiatiques (bons pourrisseurs de ballons, reconnaissons-le) ont scellé leur sort, ainsi que la tentative d’énucléation oculaire d’un Uruguayen sur le capitaine hongkongais, qui a coûté un carton jaune à ce dernier. Non, y a pas d’erreur, à part un peu d’arbitrage. Deux essais, en supériorité numérique et en fin de match, permettent aux Uruguayens d’espérer revenir participer à la Coupe du monde.

Vu l’intérêt que porte l’IRB à ces qualifications, la date de la finale opposant donc la Russie à l’Uruguay n’est pas encore connue. Probablement quand celle-ci se rendra compte qu’il manque une équipe pour faire le nombre, trois semaines avant l’ouverture de l’épreuve. A moins que lors de l’appel à cotisation à l’IRB des deux pays, ceux-ci refusent de payer tant que la date et le lieu ne sont pas fixés. Comme cela l’IRB pourra continuer à dire que les petites nations de ce sport ne sont décidément pas coopératives.

La Russie partira quand même largement favorite. En effet, la qualité de jeu des deux équipes comme la qualité de l’opposition lors de ces demis-finales (le Zimbabwe semblant même bien supérieur à l’Uruguay) plaident en tout cas pour les Poutine’s boys. S’ils y parvenaient, nous aurions les exacts même participants qu’en 2011, gage de stabilité qui rassurerait notre Jacques Verdier national, si rétif au changement.