Demi finale Montpellier – Pas Clermont : le compte-rendu
par Le Stagiaire

  • 19 May 2014
  • 10

 

Par le Stagiaire,

 

Le contexte :

L’affiche de cette deuxième demi-finale opposait le second de la phase régulière (Montpellier) et le vainqueur du barrage entre le 3ème et le 6ème (pas Clermont). Si Montpellier bénéficiait d’une semaine de récupération supplémentaire, le champion de France en titre (toujours pas Clermont) venait à Lille avec des intentions®, qui, il faut le préciser, n’étaient pas des intentions suicidaires (ce qui est plutôt rare pour quelqu’un qui vient à Lille).

Nous ne reviendrons pas sur le choix de cette destination pour disputer les demi-finales, les médias et les supporters nous ayant déjà assez gonflés en polémiquant dessus toute la semaine. Le deuxième sujet de conversation ayant alimenté les discussions était quant à lui axé autour du duel de numéro dix entre le banni® François Trinh-Duc et le premier choix® Rémi Talès.

À noter que ce match était l’occasion de découvrir tout un tas de titres honorifiques attribués aux joueurs par Bertrand Guillemin, le commentateur de Canal, qui nous a régalés de lieux communs et d’expressions toutes faites pendant (spoiler alerte) plus de 100 minutes. Une performance saluée par le spécialiste® Fabien Pelous et qui ferait passer Éric Bayle pour Daniel Herrero.

Nous avons donc pu voir s’affronter sur la pelouse : Nagusa le funambule®, Ranger le phénomène® (mais aussi Ranger le Gamebreaker® et Ranger le finisseur®), Grosso le puncher®, François Trinh Duc le capitaine®, Kockott le métronome®, Privat le doyen® et bien évidemment MAS LE CATALAN®.

 
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À trois sur un enfant, au moins les Lillois n’ont pas été dépaysés.

 

Le match :

Le match démarre sur les chapeaux de roues et Rene Ranger explose le record de Vahaamahina contre l’Italie en prenant un carton jaune sur le coup d’envoi. Coupable d’avoir bousculé en l’air Romain Cabannes, les Montpelliérains peuvent au moins être soulagés qu’un chien ne se soit pas trouvé en dessous, sous peine de voir l’issue du match scellée après seulement la première action. (Vous l’avez ?)

Les Pas-Clermontois profitent de leur supériorité pour envoyer du jeu et Talès joue intelligemment au pied sur l’aile du banni® Rene Ranger. Caballero est présent au point de chute et échappe joliment le ballon à quelques mètres de l’en-but pour un fail certifié 100% Taupe 14. L’arbitre revient tout de même à l’avantage en cours et le Pas-Toulonnais Kockott ouvre le score.

S’en suivra une action particulièrement longue des hommes de Fabien Galthié, qui réussiront à enchaîner les temps de jeu avec une stérilité et une désorganisation qui nous donnent l’impression qu’ils jouent à 7 contre 15.

Quelques minutes plus tard, Pélissié fait sa spéciale en s’échappant au ras d’un regroupement et permet à son équipe de se montrer enfin dangereuse. Malheureusement, sa passe atterrit directement dans les mains de Richie Gray, complètement perdu sur le terrain puisqu’il avait l’impression d’affronter l’Écosse depuis quelques minutes.

Le carton jaune reçu par Grosso au moment où Ranger s’apprêtait à revenir sur le terrain permettra à Montpellier d’évoluer à son tour en supériorité numérique. Une égalité qui se poursuivra jusque dans le score puisque, comme son adversaire du jour, le MHR inscrira trois points pendant ces dix minutes à quatorze contre quinze. Et tout cela grâce à un drop de Trinh-Duc qui fera se lever la France entière devant sa télé (et quatre personnes dans la tribune).

 

« Ah, tu vois PSA qu’il faut prendre Trinh-Duc ! Il a mis un drop, pas comme ce gros nullos de Michalak hier ! »

 

C’est vers la 20ème minute qu’on entendra le commentateur nous annoncer pour la troisième fois depuis le début du match qu’« IL LES AIME CES BALLONS » lors d’une action de Nagusa. Sachant que la deuxième fois il s’agissait d’un ballon pourri à négocier devant sa ligne et la troisième fois un ballon de relance comme il en touche dix par matchs. D’un coup tout devient alors clair, pour Bertrand Guillemin, Nagusa n’est rien d’autre qu’un labrador enfermé dans un corps humain, comme Alain Chabat ou Yoann Huget avant lui.

Les dix minutes suivantes restent assez floues pour moi puisque Canal Plus a eu le malheur de combiner sa spider-cam à la qualité déjà douteuse de mon streaming. Le temps d’aller vomir, j’avais raté deux pénalités de plus de 50 mètres de Kockott, l’une des deux seulement atteignant sa cible.

Le match s’emballera entre la trente et la trente troisième minute avec un essai de Claassen à la suite d’un départ en mêlée et un essai montpelliérain dans la foulée. Après une belle attaque en première main, Trinh-Duc et Olivier font la différence et réussissent à jouer dans la défense. Rene Ranger est à la conclusion et fait oublier ses trente premières minutes grâce à un essai qui trouverait probablement sa place dans une compil’ Youtube des plus belles actions de Vincent Clerc. Manque de chance pour Trinh-Duc, comme à chaque fois qu’il touche le ballon, PSA et Lagisquet se sont empressés de fermer les yeux et de se boucher les oreilles en beuglant « JE VOIS RIEN, J’ENTENDS RIEN NANANÈRE ».

À la pause, et après un essai refusé à Dulin sur la sirène, Clermont ne mène pas 13 à 10.

 

La deuxième période reprendra sur des bases similaires avec beaucoup de maladresses et de fautes des deux côtés. Kockott creuse l’écart et François Trinh-Duc échoue quant à lui sur une pénalité lointaine. Voulant faire le malin en ne prenant que peu d’élan, le demi d’ouverture verra sa tentative terminer dans les vingt-deux mètres adverses. Il corrigera cependant la mire un peu après et permettra à son équipe de revenir à 16 partout puis même de mener 19 à 16. Comme à chaque fois qu’il est content, on peut le voir se replacer tout sourire, laissant allègrement pendouiller la langue hors de sa bouche. Et non, je ne parle pas de Yoann Huget. Suivez un peu.

 
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TRÈS CONTENT !

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TRÈS TRÈS CONTENT !

 

Malheureusement pour lui, Kockott égalisera peu après et aura même l’occasion de donner l’avantage à son équipe à quelques minutes de la fin du match. Le coup de pied lointain du demi de mêlée sud-africain sera cependant aussi précis qu’un calcul mental de Florian Fritz et finira assez loin des poteaux. Quelques instants plus tard, c’est au tour de Rémi Talès de rendre hommage à Florian Fritz avec un drop complètement foireux.

Que les Toulonnais se rassurent, ça ne l’empêchera pas d’en mettre deux ou trois en finale, histoire de rappeler à Wilkinson qui est le patron. Nous voila ainsi arrivés au terme du temps réglementaire, qui débouchera donc sur 20 minutes de supplice supplémentaire (et je ne dis pas forcément ça à cause du suspense). Dès la reprise du jeu, Lamerat s’échappe sur la touche traverse toute la moitié de terrain adverse avant d’être repris in-extremis par Nagusa. Dans l’élan, il tente d’allonger le bras pour aplatir mais malheureusement, n’est pas Stretch Armstrong qui veut. À deux mètres près, ça pouvait passer. Dommage.

À nouveau, Paillaugue et Kockott se livrent à un concours de kekettes de celui qui ratera la pénalité la plus lointaine. Raté, encore raté, toujours raté, on en vient à vivement espérer que le match n’ira pas aux tirs au but, sous peine de voir la rencontre ne jamais se terminer. De toute façon, Brice Dulin n’a eu la permission que de 21h aujourd’hui.

Et c’est à un Fidjien en surpoids, au nom prédestiné pour le Top 14, que l’on doit notre salut puisque Seremaia Baï passe le drop qui redonne l’avantage à Pas-Clermont. Si c’est vraiment ça le produit® que nous vend Paul Goze, il ne faudra pas qu’il s’étonne si personne ne veut le respecter.

Puis, vient le moment LOL2014 du match. Montpellier obtient une pénalité abordable dans le camp adverse et choisit de prendre la touche plutôt que de tenter d’égaliser. « YOLO lol » lance Fabien Galthié à ses joueurs sur le bord du terrain. Devant son écran, Guy Novès sombre dans la démence, tentant d’avaler ses trois doigts tout en prononçant des mots incohérents, en riant, en pleurant (et en vomissant un peu aussi).

Évidemment, comme sur 80% des touches depuis le début du match, Montpellier se fait contrer et est renvoyé dans son camp. Les joueurs tenteront bien de remonter le terrain mais, comme un symbole®, le capitaine Fulgence Ouedraogo (le Dusautoir noir) commettra un en-avant qui signera la fin des espoirs montpelliérains.

 
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“Prenez les dix points !”

 

Joueuse, plutôt dominatrice, la meilleure équipe du Languedoc-Roussillon (après l’USAP) s’incline donc face à une équipe plus solide en conquête, plus efficace et réaliste dans les moments importants. Définitivement pas Clermont donc. Bref, c’est l’équipe la plus Top 14 qui l’emporte. Le produit est respecté et Mohed Altrad n’a qu’à inscrire son équipe en Super Rugby s’il n’est pas content.

 

Les Joueurs :

Précieux dans le combat, Mamuka Gorgodze aura aussi brillé par son manque d’intelligence. Pas exempt de tout reproche sur l’essai de Claassen, il s’est aussi rendu coupable d’un hors-jeu idiot qui aurait pu coûter trois points de plus. On lui pardonne parce que son biopic sorti cette semaine a l’air plutôt cool. Derrière, Trinh-Duc a été sobre mais efficace. Décisif sur l’essai de Ranger, qui pour le coup, n’aura pas fait grand chose à part des conneries et courir 20 mètres tout droit. À noter aussi le gros match d’Olivier, qui avait pourtant un sacré client en face avec un Lamerat très en jambes. Quand on voit que le Stade Toulousain a viré Mermoz et lui pour aller chercher Yann David…

Talès n’a pas brillé, mais a joué intelligemment et juste la plupart du temps. En fait, Rémi Talès est un Christophe Lamaison sans jeu au pied. Ce qui, euh… est déjà ça ? Sur cet aspect, il est de toute manière bien aidé par Rory Kockott, qui est quand même très bon. Ça n’excuse pas sa tête de con mais tout de même. Enfin, comment ne pas souligner le gros match de Pierre-Gilles Lakafia, qui se qualifie pour une nouvelle finale et est à 80 minutes d’un troisième titre de champion de France. REP A SA Pierre Mignoni !