UBB-RCT: La vengeance est un plat qui se mange froid.
par Ketchup-Mayol

  • 15 April 2014
  • 8

 

Par Ketchup-Mayol

 

UBB-RCT: La vengeance est un plat qui se mange froid.

Parlons peu, parlons bien. Oui, c’est certain que ce match est important pour les deux équipes: l’UBB a l’occasion de rattraper sa mauvaise gestion du match contre Oyonnax et de s’inviter dans les 6. Le RCT ne peut pas se permettre de laisser filer des points dans un championnat serré s’il veut s’épargner des barrages et pas disputer deux finales à cours de jus.
Mais tout ça, c’est de la littérature.

Il s’agit d’une vendetta. L’an dernier on s’est fait danser la lambada dans la turbine à chocolat par les bordilles bordelaises, avec une bifle en cerise sur le gâteau. 41-0, putain. 41-0. Fanny. La brrrrrranlée © ! Un aveu d’impuissance que même la revanche 37-17 au match aller n’avait pu effacer. Non, là il n’est plus question de sport, mais de vengeance! Il ne s’agit pas de gagner, nooon, la défaite serait trop douce, il s’agit de les anéantir. Demandons son avis à un grand spécialiste. Bakkies ! Qu’il y a-t-il de mieux dans la vie ?

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“Ecraser ses ennemis, les voir mourir devant soi et entendre les lamentations de leurs femmes.”

 

Haha ! C’est bien, Bakkies.

 

Les équipes:

RCT : 7 français titulaires dans le XV de départ, c’est assez rare pour ne pas le signaler. Oui, on fait tourner l’effectif, mais c’est pas de la rigolade. Oui, on peut se permettre d’avoir un banc avec Giteau et les frères Armitage. It’s good to be the King…

UBB : Hormis Poux blessé, les Bordelo-Bèglais ont aligné du lourd, avec Avei, Chalmers, Adams, Le Bourhis et autres Connor, et bien sûr Bernard et Talebula. Quand on a le meilleur réalisateur et le meilleur marqueur du Top 14, on aurait tort de se priver ! Cette année, l’UBB tutoie les sommets et peut rêver de rejoindre le top 6 devant son public. Et puis ça ferait bien plaisir à tout le monde que le cavalier UBBlanc refoute une pile aux méchants mercenaires richissimes de la Rade.

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Le match:

Tout à commencé comme prévu. L’UBB tenait à marquer son territoire et a consciencieusement pissé au quatre coins du terrain, et accessoirement sur la gueule des Toulonnais. Les Girondins ont donné le tempo dès le coup d’envoi et ont emballé le match si bien qu’après deux minutes de jeu, les locaux menaient déjà 7-0. Essai d’Avei, auteur du premier essai de la funeste rencontre. Fanny commençait à relever sa jupe…

Pendant 40 mn, les Girondins semblèrent jouer en accéléré, jonglant avec la balle, prenant les intervalles, tout juste s’ils donnaient pas une petite tape sur la tête des Varois en passant… Ils eurent trois occasions franches supplémentaires de marquer, en vain. Mais en fin de première période, les Toulonnais levaient un peu plus le pied, et suite à une percée de Bernard, Le Bourhis s’en allait en Terre Promise.

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Like a Basta in the wind. Remake de Bip Bip et le rhinocéros.

 

Des santons, ces Toulonnais. Lents, sans dynamisme, manquant des plaquages, perturbés en touche par Chalmers, leur seule bouée de sauvetage a été la mêlée. Michalak faisait semblant de nous épargner l’infamie en marquant deux pénalités (dont une à 57m qu’il comptait consciencieusement rater) sous les sifflets du public – séquence “vis ma vie de buteur visiteur au Stade Mayol”.
A noter également que le sevrage de banc d’Habana a été un peu trop brutal et qu’il a ressenti le besoin irrépressible d’y retourner 10 mn sur carton jaune.

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Where is Bryan ?

 

Score à la mi-temps: 17-6. La phase numéro un était un succès.

2ème mi-temps :

Les 11 points d’écart vont tenir jusqu’à la 52ème minute quand une pénalité permet à Toulon de revenir 20-12. Pour un observateur extérieur, on pourrait croire que les Toulonnais, malgré l’absence de Bernard “Eagle 4” Laporte, se sont fait copieusement remonter les bretelles à la mi-temps car ils prennent le jeu à leur compte. L’UBB commence à sentir les stigmates de leur débauche d’énergie et des chocs en mêlée, les blessures s’enchaînent ainsi que les choix tactiques contestables, comme une pénalité tentée à 60m.

Il y eut une première alerte à la 60ème avec un essai refusé à Mikautdze pour un soi-disant écran de Noirot sur Madaule, qui , après avoir vaguement rebondi sur le talonneur toulonnais, s’est consciencieusement jeté par terre en réclamant la vidéo. Mais quelques minutes plus tard, Habana prend le ballon des mains de Juanne Smith et marque son premier essai sous le maillot toulonnais. Comme dirait Florian Fritz, vieux motard que jamais… Les Toulonnais ne sont plus qu’à un point. Et c’est là que le piège infernal se referme sur les Bordelo-Bèglais incrédules. L’espérance changea de camp, le combat changea d’âme.

A la 71ème, Giteau donne la tête au RCT, pour la première fois du match. Un silence de mort tombe sur le Stade Chaban-Delmas. Le public Girondin comprend soudain que les mercenaires du Côté Obscur du rugby vont l’emporter sur l’alliance reUBBelle.

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Mourad taquine Etcheto: “C’est maintenant, à la fin, que tu te décides à comprendre?”

 

Les Toulonnais vont parfaitement gérer leur fin de match, face à des Girondins cramés physiquement et brisés psychologiquement. Score final 20-22. Il ne restait plus au public qu’à retourner pleurer dans les Juppé de sa Mamère.

 

Le bilan:

Le plan machiavélique de Mourad Boudjellal a fonctionné à merveille. Il était bien sûr impossible de mettre une branlée de proportion aussi dantesque que le 41-0 à l’UBB sur son terrain. Mais leur laisser croire à une victoire aussi facile que l’an dernier pour les remonter et les battre en fin de match, et pratiquement leur barrer l’accès aux phases finales, ça c’était du coup de pute magistral ! Et avec le recul, on s’aperçoit que le match contre Biarritz à Mayol n’était en fait qu’une répétition – à moins que ça n’ait été la vengeance pour la finale d’Amlin Cup 2012.

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Mourad Boudjellal, Génie du Mal au parcours éminemment douteux…

 

L’UBB : Chalmers va hanter les cauchemars d’Orioli, il a été un poison en touche toute la première mi-temps. Excellent match d’Adams qui a su dynamiser le jeu de son équipe, mais qui a payé cher ses efforts. Gros match de Bernard. Connor a payé de sa personne. Mais les premières lignes ont énormément souffert, et les Toulonnais n’ont jamais laissé l’occasion à Talebula de s’exprimer.

L’équipe dans son ensemble méritait mieux, et si je n’étais pas un gros salaud de supporter toulonnais (pléonasme), j’aurais de la peine pour eux, en leur souhaitant de se qualifier dans les 6 aux dépens de quelqu’un d’autre.

Le RCT : Inexistants en 1ère mi-temps (mais c’était le plan). Michalak n’a pas été excellent comme lors de ses deux dernières prestations, mais il a été bon (une pénalité de côté à 57m quand même!). Mitchell et Habana sont sortis du lot. La troisième ligne a fait le taf’, mais Fernandez-Lobbe a souffert de la comparaison avec Armitage. En état de grâce contre le Leinster, Rossouw a retrouvé son état normal de la saison, lent et approximatif.

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Tou fey le malin derwièwe ton écrwan…