Dieu est un gitan, le grand retour de Gregory le Mormeck
par Gregory Le Mormeck

  • 26 March 2014
  • 13

 

Le Cata’Labo sort de son silence pour analyser USAP/BO (16-10)

 

Par Gregory le Mormeck,

 

Dieu est un Gitan

Contraint au silence depuis 3 mois je peux enfin sortir de ma réserve et à nouveau chier sur la gueule de qui bon me semble. Je vous vois venir avec vos « tu nous avais pas manqué » mais sachez que la peine que je viens de purger était dure et que vous (les 3 lecteurs du Cata’Labo) m’avez manqué. Orphelin de toute critique depuis des mois, je sentais bien que le rugby catalan s’en trouvait démuni. Sachez tout d’abord que mon absence n’est pas due aux fruits du hasard. J’ai été suspendu par la commission de discipline de la Boucherie Ovalie après un « accrochage » avec cet enculé de Stagiaire.

Il m’a été reproché un manque cruel de punch lors de cette bagarre, et une incapacité à mettre fin à sa vie. 3 mois de mise au placard pour moi et une 1h de TIG pour le jeune. Quand lui a préféré utiliser son heure de travaux d’intérêt général pour aller se faire publiquement humilier à la TV, j’ai personnellement choisi de continuer à m’entraîner à détester le rugby pour revenir plus con. Rassurez-vous ça a marché ! Le tournoi des VI Nations m’a permis de continuer à croire en une forme de rugby où la mêlée n’existe plus, ce qui m’a permis de croire un peu plus aux chances de l’Usap de se maintenir.

Passons justement à ce qui nous intéresse, Biarritz. Oui, je dis Biarritz car il est clair au vu du remplissage d’Aimé Giral que l’Usap n’intéresse plus personne, non ? Sérieusement vous croyez que j’allais me casser le cul à écrire quelque chose sur un club en qui même les joueurs eux-mêmes ne croient plus ? Sur une équipe dont le plan de jeu s’est limité pendant 6 mois à faire des temps de jeu sur la largeur du terrain (pas son talonneur), pour gagner 6 mètres par match ? Sur un club qui négocie les contrats de ses joueurs historiques comme s’il avait droit de vie ou de mort sur leur famille ? Non, non, c’est fini tout ça, l’alcool m’avait rendu euphorique maintenant il m’a rendu lucide. Donc la venue du BO quasi condamné à la descente devait permettre à l’Usap de se rassurer sur beaucoup de choses ? Parlons-en.

UsapBO

 

L’avant match

Un stage c’est quoi ? Dans le rugby, un stage c’est un peu comme un gang-bang entre copains. C’est fait pour resserrer les liens ©, travailler dur, en chier tous ensemble, pour créer une cohésion à l’épreuve des balles. Un truc que même si un pote te baise ta femme après c’est pas grave parce que t’as fait du paint-ball et du karting avec lui et que donc c’est ton copain quoi qu’il arrive. Veuillez noter ici que faire un stage avec un copain ne vous oblige en rien à niquer sa femme. Marty, Mermoz on pense à vous les gars.
Du coup, la semaine précédant ce match, l’Usap était en stage à Barcelone. Je vous vois venir, mais sachez que tout rapprochement entre le dit gang-bang entre copains et l’hospitalité des filles ibériques n’est qu’un pur hasard.

Les Basques quant à eux n’ont pas fait de stage mais ont sûrement passé la semaine au téléphone avec leurs agents afin de trouver une solution pour leur carrière et vite se barrer de ce club déclaré mort clinique depuis plusieurs mois.

Au niveau des compos, du côté de Biarritz le seul, le beau, l’unique, le fort, le fier, le bel Imanol manque à l’appel. En effet il est retenu sur un plateau télé pour un casting parce qu’il compte bien réussir sa reconversion. Il se pense légitime pour jouer le rôle principal et présenter la prochaine saison des Anges de la Téléréalité, comment lui en vouloir ? Bref c’est du costaud, du qui à tout moment peut bousculer le RCT ou faire tomber les Catalans.
Côté Usap, on gère l’effectif comme on peut entre les blessés, les mauvais et les punis mais comme de toute façon on a pas le choix, on va essayer de gagner.

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« Le Basque rebondissant s’en est plutôt bien sorti »

 

Le grosso très très merdo du match

On l’a dit, on le sait, l’Usap doit impérativement gagner ce match si elle veut croire en ses chances de maintien. L’ouverture du score de Crochet dès la 4ème minute va pourtant très vite se montrer insuffisante.

On joue la 10ème minute et première incursion des Biarrots dans la moitié de terrain catalane. Ils obtiennent une mêlée à l’entrée des 22 mètres, Peyrelongue attaque la ligne et décale Brew pour le 1er essai. Sur le ralenti on s’aperçoit clairement que Jean-Pierre Perez reste collé à la mêlée à mordre le mollet du pilier droit biarrot tandis que Brew va aplatir en marchant. Une humiliation de plus s’il en fallait.

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La troisième ligne perpignanaise, bien en place sur cette action d’Aled Brew.

 

Cela dit, cette action aura eu le mérite de décomplexer un peu les Catalans. Je dis un peu parce que certes, ils s’installent rapidement dans le camp basque mais pas pour aller scorer, seulement pour y planter la tente. 72 temps de jeu ne suffisent pas à faire avancer cette équipe, c’est dramatique. La finition est encore plus dégueulasse qu’avec la plus vieille professionnelle édentée que tu puisses trouver sur le bord de l’autoroute. D’abord Tao, puis Marty vont tenter de faire rire les quelques spectateurs présents au stade en lâchant des ballons à 5 mètres de l’en-but. M. Patate garde le sourire et c’est bien là l’essentiel.

Mais, j’en suis maintenant persuadé, les Dieux du rugby sont Gitans !
A la 20ème minute de jeu, sur une chandelle allumée par un Catalan, les Biarrots sont distraits par l’absence de Benoit Baby. Haugton qui passait par là réceptionne le ballon après un rebond et n’a plus qu’à faire ce qu’il fait de mieux, courir pour aller Adrien-planter le premier essai de l’USAP. 10 à 7 dans un match ou l’enjeu tue le jeu c’est presque trop.

A partir de ce moment-là, on va assister à un vrai match pour la survie. Guy Rade (peu de gens comprendront ce jeu de mots j’en suis conscient) lui, sort de 15 jours d’entraînement avec son compatriote Mach et ça se voit. Le mimétisme est impeccable, pizzas sur pizzas, la vraie classe.
La seule satisfaction et/ou nouveauté côté catalan, c’est le fait d’avancer en mêlée. Je lis dans les yeux des première ligne perpignanais beaucoup de satisfaction mais aussi beaucoup d’incompréhension. Je suppose que tel David Marty réussissant une grille de sudoku, l’inconnu demeure difficile à accepter. Du coup, quitte à passer pour des blaireaux, l’Usap se dit qu’il serait pas mal de restreindre un peu le jeu et jouer un peu plus autour des zones d’affrontement et – oh ! surprise – ça marche. Le jeu va s’installer dans les 30 mètres basques pendant quasi toute la seconde partie de la mi-temps. Comme vous pouvez le deviner, non ils ne marqueront pas mais vont se créer 77 occasions franches de marquer pour le plus grand plaisir de Patrick Arlettaz, qui d’ailleurs ressemble à s’y méprendre au clodo qui traîne devant les Nouvelles Galeries.
Les Biarrots auront beau essayer d’en finir avec la vie en déblayant Jgenti et JPP à l’épaule, rien n’y fera, ils iront jusqu’à la fin de cette mi-temps. Avant la sirène, Peyrelongue va même ramener le score à la hauteur du match, nul, 10 partout.

La seconde mi-temps ne sera qu’un très long chemin de croix à regarder pour les supporters des 2 camps. Les Catalans enchaînent les fèves, les Basques tentent de finir leur saison sur un truc positif mais ça ne marche pas.
Malgré quelques rares incursions dans les 22 mètres usapistes, ils ne réussisent pas à concrétiser leurs actions. S’il est bien deux équipes qui se ressemblent c’est bien ces deux-là. La place de l’une est plus envieuse que l’autre mais le jeu pratiqué est tout aussi merdique. Mais heureusement pour nous les supporters, PSA nous a montré la voix à suivre : « Il faut se contenter de l’état de d’esprit ». Jouer pour participer c’est typiquement français, heureusement que les Catalans ne s’en contentent pas.

Ce match est symptomatique de la saison des deux équipes, des intentions, des maladresses et pas de finition, c’est peu comme aller au bordel en oubliant ta carte bleue chez toi.
A deux reprises le BO va aller chercher la touche au lieu de prendre les points, ils échoueront à 6 points de Perpignan, comme un symbole©.
Après avoir appris que Gorgi Jgenti était clitoridien suite à un accrochage, nul ne doute que le reste de l’équipe prend son pied par le cul. La vulgarité n’est pas une arme, c’est ici une nécessité.

La rentrée des remplaçants ne changera rien à l’affaire, 13-10 puis 16-10 grâce au pied du buteur local, le beau rugby est mort ce soir.

 
Fin de la coloscopie

Un essai chattu, le pied de Hook, et la maladresse biarrote auront suffit pour remporter la victoire. Celle-là n’est pas anecdotique, puisqu’elle était obligatoire et qu’elle envoie officiellement les Biarrots en ProD2. Les chances des Catalans de rester à l’étage professionnel sont minces mais comme un symbole©, les résultats des autres équipes nous sont favorables.
L’Usap devait se rassurer sur son jeu mais ce ne fut pas le cas, loin de là. Seuls les points comptent, les Dieux du Rugby sont tombés sur la tête mais ils rempaillent encore des chaises apparemment.