La chronique sexo d’Ovade part 2 – The devil in Mr Jones.
par La Boucherie

  • 28 February 2014
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Par Ovade,

 

Bonjour mes petits cochons, bonjour mes petites cochonnes, la girl next door revient gratter à votre porte. Si je dis la « girl next door », n’y voyez pas de snobisme, il ne s’agit pas pour moi de me la jouer pornstar américaine en utilisant une formule étasunienne plutôt que française. Car j’adore le français quand il s’agit de jurer ou de faire l’amour, ainsi que le disaient le frère et la sœur Wachowski, c’est comme se torcher avec de la soie (ceci dit, j’aime ça aussi en italien). Mais voyez-vous, si je vous dis que c’est la « fille d’à-côté », vous allez d’un coup me voir en espèce de layette tue-l ’amour rose avec des fleurs bleues et la gueule de Karen Cheryl. Et cela renverrait cette rubrique censée émoustiller vos sens les plus lubriques vers une espèce de village de bisounours à mi-chemin entre le gaspacho façon soupe glacée et la guimauve aux antidépresseurs. Entre parenthèse, chez Karen, sa cousine Nathalie serait à même de me faire dresser les tétons, à peu près de la même manière qu’une Nicole Garcia dans « Péril en la demeure » (si comme moi vous avez été traumatisés par des parents profs branchés sur le cinéma français qui vous ont obligés à vous taper des rétrospectives Alain Resnais, le Graham Henry du cinéma, ou pire, Bertrand Tavernier, ce metteur en scène estampillé CAMIF, le Guy Novès du 7ème art, je peux vous conseiller un bon thérapeute).

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Nicole Garcia aime à dévoiler ses meilleurs souvenirs ramenés de chez les Jones.

 

Pour bien revenir dans la partie, mettons à fond la Sexbomb de l’un de ces Mr Jones, afin de sentir à nouveau nos mouvements de hanches se chalouper et la chaleur de notre sang revenir au niveau d’intensité souhaité. Car pour cette seconde rubrique j’aimerais vous emmener au pays des Jones, celui également de Galles. Après avoir bien regardé les 6 premiers matchs du VI nations, je ne retiens qu’une seule équipe trouvant grâce à mes yeux. Et quand je dis grâce, je veux dire que ce sont les seuls joueurs que je peux regarder avec cette petite envie qui me fait m’alanguir sur mon sofa Récamier telle un bas-relief de temple indien (et là, carrément du snobisme assumé). Et à l’instar de Tom, tous les joueurs s’appellent Jones. Adam, Alun Wyn, … et en fait, non, pas d’autres, nada, que t’chi, peau d’balle, nib, y a plus de Jones. Et c’est bien là le problème, le pays des Jones est en train de se transformer en un pays quelconque, avec des gens qui ne se retournent pas tous lorsque l’on en hèle un dans la rue. Oh, je vous l’accorde, il y avait bien quelques Williams ou des Jenkins pour donner le change, voire même certains Thomas, mais ceux-là étaient visiblement des immigrés de fraîche date. Maintenant, il y a des noms de toutes sortes, comme un bouquet final de feu d’artifice du 14 juillet du patronyme le plus ridicule, avec Faletau, Lydiate, Warburton, Tipuric, et même le fondateur de la scientologie, Hibbard. Ah ! que sont donc devenues ces longues soirées d’orgie consanguine qui permettait de perpétuer le patronyme fondamental ?

Comment cela a pu se produire ? Je veux dire, comment ai-je pu perdre le fil de ma longue après-midi rêveuse devant les mouvements nonchalants, presque au ralenti, comme dans une scène d’un nanar de Ridley Scott, le Jack Delmas du film TV, avec des flocons de neige allant à l’horizontal, comme le ballon passé doucement à ses coéquipiers, avec beaucoup de retenue, par l’étonnamment beau numéro 9 nommé Phillips ? En fait je sais comment j’ai perdu le fil de ce charme-là, outre le fait qu’il était trop lent pour me captiver longtemps. Ce Phillips ressemble tellement à certains de ces mecs que je croise sur les plateaux, jeunes bouseux arrogants, bien faits et bien montés, promettant monts-et-merveilles, mais tellement imbibés, d’alcool ou d’eux-mêmes, qu’ils sont incapables d’un coup correct, puant de la gueule et maniant leur machin comme un marteau pilon, ne provoquant que lassitude et ennui. Isabelle, suis le conseil de la sexologue que je suis, reste avec ton argentin, même s’il est moins clinquant dans les soirées, c’est un coup sûr et durable.
Donc, comment cela a-t-il pu se produire ? Je veux dire, la disparition des Jones… si vous ne faites pas d’effort pour suivre le fil ténu qui passe de la fin d’une langoureuse rêverie déçue à une interrogation profonde sur la mutation sociologique et démographique d’un grand pays, retournez plutôt lire les éditos des vieux caciques de la presse officielle. Comment… et en fait, comme bien souvent, peu importe le pourquoi ou le comment, le fait est que les Jones sont devenus une espèce en voie de disparition.

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Le Prince de Galles apprenant la disparition des Jones.

 

Vous me direz, puisque nous en sommes à la deuxième image, justement à l’endroit où vous recommencez à lire en espérant trouver la chute : mais quel rapport avec une rubrique sexo ? Et bien, le devil in, bande d’ignares. Car oui, les Jones ressemblent à l’héroïne de ce chef-d’œuvre réaugmenté par les studios Vivid, des dépressifs chroniques ayant fait le tour de la question, ne trouvant plus aucun attrait à continuer à jouer, et cherchant à se suicider dans une débauche de fange et de stupre. Les Jones ont gagné tout ce qu’ils pouvaient, c’est-à-dire rien. Oui, j’ai bien lu le palmarès du Tournoi, et même s’ils sont en tête, tout le monde se fout du Tournoi, puisque dès qu’il s’agit d’aller jouer avec les hommes beaux de l’autre côté de la Terre, y’a plus personne. Les dragons rouges savent qu’ils sont finis, que leur rugby fait de beau jeu ne sert à rien, un peu comme celui des provinciaux pastigolants, (autres Jaûnes’s, mais comme elle est trop facile et qu’ils se suicident déjà tous les ans en finale, je ne tirerai pas plus l’analogie, et oui, je l’écris bien en un seul mot). Il y avait pourtant du panache à les voir, ne serait-ce que dans le choix de leur emblème. Pratiquer un sport de combat avec un poireau en guise de faire-valoir, cela me fait saliver à la certitude qu’ils doivent être particulièrement bien burnés, parce qu’il faut une sacrée bonne grosse confiance dans son physique et son mental pour afficher un truc pareil.

 

Des signes avant-coureurs existaient, ils auraient pu donner la puce à l’oreille du WWF ou de l’UNESCO, car la partie de luxure et de stupre a commencé il y a longtemps déjà, avec de glorieux anciens Jones, comme John Paul, et son long manche à quatre coups. Il y eut également Brian qui en écrivit de longues et belles pages (de luxure et de stupre pour ceux qui ne suivent pas) allant jusqu’à se suicider dans sa piscine. Pratique du suicide qui fût également répandue à travers le monde, puisqu’un prénommé Jim, au Guyana, en fit une grande fête nommée le Jones Town Massacre. Pour l’anecdote, un certain Géorgien, un Anton si je ne me trompe, a décidé de s’en inspirer en fusionnant plusieurs de ces pratiques avant les matchs. Les Géorgiens qui pratiquaient déjà beaucoup le massacre de leurs adversaires, ont décidé de la nommer le Brian Jonestown Massacre.

 

Au bout du compte, il n’est donc pas étonnant qu’Ovale Masqué ait voué sa fidélité à l’un des Jones encore en activité. Lui, le dépressif chronique obligé de porter un masque pour supporter la médiocrité du monde, à l’instar de ces super-héros qui se masquent pour accepter leur part d’humanité et la magnifier à en devenir, comme le disait Nietzsche, des supers-humains. Lui qui réussit lorsqu’il s’en donne la peine à sentir le vieux poireau, à parler une langue que personne ne comprend, à boire plus que le moindre des chauffeurs de voiturette de golf et à se battre contre ses coéquipiers comme le premier BG venu. Ovale qui s’est fait tatouer le portrait d’Adam Jones sur chacun de ses seins, et en des endroits que je souhaite de tout cœur laisser à sa seule connaissance. Oui, j’ai pensé à toi mon cher Ovale, je t’imaginais te préparant à une belle après-midi d’onanisme à chaque entrée en mêlée de ton pilier droit d’amour, à chaque fois qu’il allait se laisser passer la main entre les jambes, à chaque fois qu’il allait fléchir ses genoux pour bien entrer, le dos bien droit, les épaules bien ouvertes, et pousser de toute sa puissance vers le haut pour faire exploser comme un bouchon de champagne, la mousse en plus. J’ai pensé à ta déception de le voir avec son casque, provoquant, comme chez Samson lorsqu’il perd ses cheveux, la perte immédiate de son pouvoir. Ce qu’il est convenu d’appeler en sexologie, « Coitus interruptus »…
Alors, je t’offre cette image, que tu pourras coller sur l’un des frigos de la Boucherie, de l’un des derniers Jones encore vivant.

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Bientôt, les Jones auront totalement disparus, remplacés par des je-ne-sais-qui ou enrôlés dans des armées de je-ne-sais-quoi. Et ce n’est pas un nouveau couplet c’était-mieux-avant ©, car, dans ces jeunes paltoquets qui prennent leur place, j’ai repéré un petit North avec qui j’aimerais bien faire le tour du pôle. Non, en fait c’est pour enrichir encore mon expérience personnelle, j’aimerais juste être là, pour participer avec eux à leur dernière journée, celle où tout sera permis, celle où il sera possible de faire l’amour avec n’importe qui, même avec Jena Jameson déguisée en diable (où je comprends pourquoi Ovale a décidé de mourir pour aller en enfer), celle où je pourrais susurrer comme la petite Loizeau, après que la belle diablotine ait pu me montrer encore une fois le génie du bout de sa langue, « Sur la rivière, il pleut de l’or ».
La prochaine fois, si vous n’êtes vraiment pas sages et que vous baisez bien, je vous raconterai comment, avec beaucoup d’attention et d’amour, vous pourrez continuer à utiliser votre BOD, même après 15 ans d’usage intensif.