Mathieu Lourdot analyse Angleterre – Irlande
par La Boucherie

  • 27 February 2014
  • 18

 

 

Par Mathieu Lourdot en direct de Cardiwydidyhinch.

 

Le Contexte.

Alors que j’étais de passage au Pays de Galles afin de commenter un match de rugby (entre une équipe en rouge et une en blanc, le Munster et Bordeaux je crois) avec mon POTO Fabien, nous avons été invités par mon AMI Sam Warburton, capitaine du Pays de Galles et de l’équipe de Cardiff. Alors qu’on papotait tranquillement au sujet d’une branlée que les Gallois avaient infligé la veille à une équipe dont je ne me souviens pas, l’équipe de Fabien jouait aujourd’hui mais France TV le payant mieux que son club, il avait décidé de ne pas rentrer à Montpellier.

Comme la conversation tournait un peu en rond (même s’il est super gentil et super fort, il est un peu rasoir, le Sammy), Fabien a proposé de regarder le match Angleterre – Irlande pour rigoler un peu. On voulait prendre une bière et des cacahuètes mais Sam ne boit pas d’alcool et ne mange rien de gras, il nous a donc offert des gâteaux qui avaient un goût et une texture proches du plâtre avec un verre d’eau (Sam Warburton : parce que le thé et le café ça énerve, et les sodas c’est bourré de sucre). Comme vous pouvez le constater, Sam interviendra dans cet article afin de limiter les débordements, de défendre le faible et l’opprimé (coucou Jérôme Porical), le tout, dans un français impeccable.

A ce stade de la compétition, les Anglais ont déjà loupé le Grand Chelem en se faisant battre par la Magnifique et brillante équipe de France et c’est bien fait pour leur gueule, ils se sont ensuite rattrapés face à l’Ecosse (enfin c’est pas difficile) en les mettant Fanny. Les Irlandais ont écrasé les Gallois et les Écossais et se retrouvent en super bonne position pour rater une nouvelle fois le Grand Chelem. Reste plus qu’à gagner contre les Anglais et les Italiens pour pouvoir perdre face à la France, lors de la dernière journée du Tournoi, c’est ça le Irish Flair.

Pour les Anglais, ce match est un moyen de démontrer une fois de plus leur pouvoir de chier à la gueule du Monde et d’obtenir de nouveau le droit d’être détesté par l’ensemble de l’Ovalie. C’est surtout le moyen de montrer leur suprématie sur leur ancien empire colonial, car oui, ils ont même été jusqu’à conquérir la Verte Erin (vous connaissez beaucoup de types qui se disent : « Tiens, si j’allais vivre dans un pays où il pleut tout le temps et peuplé à 80% d’alcooliques et de roux (parfois même de roux alcooliques) et pour lequel Michel Sardou a écrit une chanson ! » , faut vraiment être Anglais pour être aussi tordu. (note de Sammy : C’est pas très gentil, l’Irlande est un beau pays et les gens sont super sympa)

Du côté Irlandais, même si le doux Climat Anglais (car le climat est doux en Angleterre pour un Irlandais) et la perspective de quitter leur île pour jouer dans un club qui va leur apporter du pognon peut motiver les joueurs à se faire remarquer, c’est surtout la possibilité qui leur est offerte de marcher sur la gueule de l’envahisseur qui va en faire des machines de guerre. De plus la seule vue d’un rouquin en Angleterre aurait vite fait de signer leur arrêt de mort car seules l’Écosse et l’Irlande tolèrent encore ce genre de population (et le Stade Français avec Bonfils et Papé, on ne peut pas être trop regardant lorsqu’on joue en rose bonbon). (Sam Warburton : je n’ai rien contre les roux, leur vie doit déjà être assez difficile comme ça).

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La mêlée française fait l’amour à la mêlée anglaise.

Les Equipes.

Les Rouquins

En Irlande on sait faire honneur à son hôte, c’est pourquoi Joe Schmidt a décidé de titulariser une équipe à base de grosses crevures comme l’immense Paulo Quenelle, le géant roux, Jonathan Best le talonneur couillu de Gronoble, Peter O’Mahony, 3ème ligne spécialiste du cassage de couilles dans les rucks ou Jamie Heaslip, tendu comme un string au coup d’envoi, afin d’apporter une bonne dose de testostérone. Enfin Devin Toner tentera de foudroyer quelques Anglais dans les rucks, secteur où il excelle.

Attention, en Angleterre, on sait aussi faire honneur aux invités.

 

La charnière est très classique avec Bill Murray et Jonathan Sexton (le Racingman) qui ne doit pas être trop fatigué par ses performances dans le 9-2.

Au centre, on retrouve D’Arcy et BOD pour une 1902514ème association en Equipe nationale, aux ailes Dave Kearney, le tee préféré de Paulo Quenelle, et Andrew Trimble. Rob Kearney, l’arrière le plus sous-côté au monde (car il est moche) portera le n°15. (Note de Sam : Rob Kearney n’est pas moche, c’est un garçon qui a un certain charme).

 

Les gros enfoirés qu’on a explosé il y a deux semaines.

Côté Anglais, la première ligne est classique avec Marler, Hartley et Dan Cole. Vunipola est titularisé en 8 aux côtés de Robshaw et Wood.

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Joe Marler vous salue !

 

A la charnière Danny Care et cet encul* d’Owen Farell. (Sam : Owen Farell est quelqu’un de charmant et c’est un très bon joueur)

Derrière, on retrouve toujours les mêmes à savoir May et Nowell sur les ailes, Brown à l’arrière, Twelvetrees et Burell au centre.

 

Le film du match.

Les équipes se mettent en place pour les hymnes qui seront interprétés par la célèbre Fanfare du Stade Marcel Michelin ©, célèbre pour ses interprétations du Petit Bonhomme en Mousse et des plus grands tubes Lady Gaga (c’est facile, il y en a deux). 

Tout d’abord l’hymne irlandais : Flower Of Ireland. Un hymne qui donne envie de se rouler des pelles et qui explique à quel point c’est trop cool d’être rouquin, de boire de la Guiness et de se faire marcher sur la gueule par les Anglais.

Ensuite vient l’hymne anglais : Gode save the Gouine. Un hymne à base de trucs tropédés qui disent que la reine est trop cool, qu’on domine le monde et qu’on va tous vous niquer (note de Sam : Moi je les aime bien les Anglais, même si c’est vrai qu’ils sont forts et parfois un peu arrogants).

5′ : A peine Farell a-t-il donné le coup d’envoi que les Irlandais partent à l’assaut. Première mêlée et lancement de jeu. Sexton tape à suivre pour BOD mais Brown récupère magnifiquement le ballon de volée. Il relance et est plaqué dans les 22 mètres. Les Anglais pilonnent et May aplatit. A la vidéo, l’arbitre refuse, car comme une petite pute, Murray fait perdre le ballon à l’Anglais.

10′ : Les équipes mettent beaucoup de rythme et envoient du jeu. Kearney tape à suivre mais c’est en ballon mort.

16′ : Sexton balance une passe au pied millimétrée pour Kearney qui remet inter pour Trimble. Celui-ci est plaqué à 1 mètre de la ligne. L’Angleterre met les Irlandais à la faute et se dégage.

20′ : Les Anglais se retrouvent dans les 22 Irlandais et jouent bien la touche, mais O’Mahony gratte le ballon.

21′ : Farell nous rappelle pourquoi on le déteste tant. En plus de se trainer une gueule de nazillon, il est en plus très con. Il charge Murray à l’épaule en étant hors-jeu mais il n’y aura qu’une pénalité.

24′ : Farell passe cette fois-ci une pénalité de 50 mètres. Ceci nous donne encore plus envie de le tuer.

Dans la tête de Paulo Quenelle.

 

31′ : Kearney rend un hommage à Florian Fritz en tentant le Drop des 50 mètres mais le ballon s’élève à 1 mètre du sol.

35′ : Joubert se rend compte que Kiani Lee triche comme un cochon en mélée et le pénalise. Farell loupe la pénalité.

36′ : Vunipola perce en mettant 4 Verts sur le cul mais se blesse sur l’action. Dexter Morgan peut entrer en jeu.

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Billy Vunipola, déçu d’avoir quitté ses partenaires, part faire un peu d’exercice pour décrasser.

 

Au citrons, l’Angleterre mène 3-0, on pourrait croire à un match du Vendredi soir mais en fait le match est superbe avec beaucoup de jeu et de vitesse des deux côtés. Les deux équipes manquent de réalisme © et vont devoir se dire des choses © afin de ce recentrer sur les fondamentaux © .

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Chris Robshaw a dit les choses ©, et ça va chier.

 

41′ : Dès le retour des vestiaires, Sexton trouve une belle touche dans les 22 mètres anglais. Elle est gagnée par l’Irlande. Rob Kearney vient croiser avec Heaslip au ras et passe la défense, il n’a plus qu’à aplatir. Sexton transforme. 3-7

42′ : Les Anglais réagissent, Twelvetrees devance Kearney sous le renvoi et sert May qui est stoppé à 5 mètres de l’en-but. Les Anglais se mettent à la faute.

46′ : Joubert nous gratifie de sa spéciale « arbitrage maison ». Sexton envoie une belle double sautée pour Trimble qui fume tout le monde à la course mais Joubert siffle un en-avant qui n’existe que dans son esprit tourmenté. (Sam : J’aime beaucoup Monsieur Joubert, c’est un arbitre qui est souvent décrié mais il est très sympathique)

49′ : Sexton ajoute une pénalité. 10-3

53′ : Lawes perce et amène les Anglais dans les 22 adverses. Burrel perce dans son style tout en finesse et ramasse une cartouche de d’Arcy à 1 mètre de la ligne. Les Irlandais se mettent à la faute. Guy Novès fait le signe des 3 points, Lancaster aussi. Ça passe 6-10.

55′ : Sexton rend hommage à François Trinh-Duc, son renvoi ne fait pas 10 mètres. Mêlée au centre. Twelvetrees trouve Brown à son intérieur, il met les gaz, fixe Kearney et donne à Care qui aplatit. Farell transforme. 13-10.

63′ : Mêlée à 5 mètres de l’en-but des Verts. Elle ne donnera rien et Kearney dégage.

80′ : L’Irlande tente le tout pour le tout mais un en-avant la condamne. Victoire des Rosbifs. (note de Sam : On en dit pas Rosbif, c’est péjoratif).

 

Le Bilan.

L’Angleterre s’impose au terme d’un match serré où les deux équipes ont mis beaucoup d’intensité. Il ont montré quelques signes de faiblesse en conquête et notamment en mêlée mais ont tout de même su tenir physiquement face à une équipe qui se fait un plaisir de pourrir tous les ballons adverses

La première ligne a souffert en mêlée, il est probable que Marler ait perdu quelques centimètres à cause d’un tassement cervical.

Marler, en difficulté en mêlée fermée, était tout de même content de la victoire Anglaise.

Le pack a dû lutter contre une équipe très chiante et souvent à la limite dans les rucks mais a été très solide en défense et plutôt discipliné.

La charnière a mis de la vitesse, ce n’est pas un jeu génial mais c’est tout de même très beau à regarder.

Les ¾ Anglais ont joué assez simple, ont été très costauds en défense et ont surtout misé sur la puissance de Burell. Le principal danger a été Brown qui a livré un match monumental. Les ailiers ont fait le boulot avec quelques belles relances.

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Mike Brown a été l’homme du match côté Anglais…

Côté Irlandais la défaite doit être amère.

Les gros ont été énormes en conquête et dans le jeu au sol en pourrissant de nombreux ballons et surtout très solides en défense.

La charnière a très bien animé le jeu en utilisant quelques belles combinaisons comme sur l’essai de Kearney.

Les ¾ ont très bien joué collectivement et chacun a fait son match.

 

Le mot de la fin revient à Sam : “Je serais super heureux si les Anglais pouvaient gagner contre nous, c’est une équipe tellement belle”.