Le Labého analyse Biarritz-Clermont (32-28)
par Aguilera

  • 26 March 2013
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Par Aguiléra,

Durant la semaine, Cotter avait déclaré que ce serait un excellent match de préparation en vue des phases finales. Les Biarrots s'étaient demandé comment interpréter ces propos : Vern les considéraient-ils comme des sparring partners de luxe ou plus simplement comme des pedzouilles tout juste bonnes à se faire pulvériser sur les murs d'Aguiléra ? La seconde hypothèse était probablement la bonne puisque, depuis le début de la saison, le BO alternait le médiocre et le pire, et n'avait même plus un seul joueur sélectionné en Equipe de France.

Bref, Ce Qui Se Fait de Mieux Dans Le Rugby Européen allait affronter Yachvili et ses copains dans une ambiance de mise à mort qui faisait tressaillir de bonheur anticipé les habitants de la Ville Voisine.

D'ailleurs, Clermont, en confiance, s'était volontairement privé de ses cadors : en sus de Parra, blessé, Fofana, Domingo, Kayser et Nalaga, excusez du peu, étaient au repos. Ce match ne serait donc qu'une formalité pour la meilleure équipe du Monde Libre.

A Biarritz, en revanche, l'avant-match avait été on ne peut plus angoissant : la défaite des Espoirs de Toulon à Anoeta ouvrait la possibilité à Clermont de prendre la première place du Top

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14, source de motivation supplémentaire pour Cotter et ses joueurs. Et surtout, en cas de défaite, le BO passait derrière l'Aviron au classement pour la première fois de la saison, perspective encore plus insupportable pour ses supporters que la branlée annoncée.

Il est donc 21 heures moins des poussières à Aguiléra ; pour la première fois depuis trois mois, le temps est sec et doux, et la pelouse praticable.

Monsieur Péchambert, arbitre du match, se présente sur la pelouse et chacun remarque son teint rose et frais et sa mine reposée : il est vrai qu'il vient de passer huit jours en Thalasso à Hendaye, suivis de cinq jours de farniente au Château de Brindos (*****).

Skréla donne le coup d'envoi sans se blesser. Le match s'emballe tout de suite, sans période d'observation.

Huit minutes plus tard, Yachvili a déjà passé deux pénalités, contre une pour Skréla.

En forme internationale (c'est pour rire), Yachvili trouve une touche à cinq mètres de l'en-but de Clermont. S'ensuit une petite merveille de jeu d'avants : Imalol capte le ballon et le passe à Dubarry derrière lui dans l'alignement, le tout dans un même mouvement. Un maul se forme, très bien organisé, et Héguy marque le premier essai du match, clair, net et sans bavures. Splendide, quand on aime ce type d'action, et c'est mon cas.

Bon, il faut dire que monsieur Péchambert, sentant un coup gagnant, avait lâché son sifflet pour pousser derrière le pack du BO, mais les caméras de Canal n'ont rien vu.

Depuis le bord du terrain, Rodriguez félicite ostensiblement ses joueurs, ce qui permet d'en déduire :

– qu'il est l'inventeur de cette combinaison,

– que ses joueurs ont reproduit en match ce qu'ils avaient travaillé à l'entraînement.

Pour la première fois depuis de nombreuses années, Lolo justifiait enfin le salaire de footballeur qatari que lui verse le BO.

Yachvili transforme l'essai et le BO mène 13-3.

Les vingt premières minutes sont donc incontestablement biarrotes : les joueurs sont entreprenants et varient bien le jeu, commettent peu de fautes et jouent dans le camp de Clermont. On se prend à rêver.

Mais Clermont reprend du poil de la bête et attaque désormais sans complexe (pourquoi en avoir contre les bouseux de la Côte ?). La défense du BO commence

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à prendre l'eau, avec un nombre hallucinant de plaquages manqués (Lagisquet, dans les tribunes, en perd ses derniers cheveux). Les centres de Clermont prennent les intervalles et Buttin est tout prêt de marquer (magnifique sauvetage de l'ailier américain, qui a été le meilleur plaqueur du BO en première mi-temps, c'est dire la faillite dans ce secteur de jeu).

Skréla passe une deuxième pénalité sans se blesser et le score revient à 13-6. Le supporter biarrot comprend que le BO est en surchauffe et à la merci d'une accélération des arrières de Clermont. Curieusement, les Clermontois ne profitent pas de cette supériorité physique et technique : très énervés, ils commettent beaucoup de fautes, qui auraient pu provoquer un carton jaune sans qu'il y ait matière à scandale. Mais prudent, monsieur Péchambert décide de garder cette arme en réserve : pour le moment, le BO mène, inutile de griller des cartouches prématurément.

Toujours est-il que les Biarrots sauvent les meubles grâce à leur lucidité (Traille sort une très belle partie au pied, soulageant ses troupes). Yachvili marque une nouvelle pénalité portant le score à 16-6.

A la 25ème, le public d'Aguiléra a l'occasion d'admirer l'immense talent de Sivivatu qui enrhume plusieurs défenseurs biarrots avant de servir un caviar à Skréla. Fiston marque entre les poteaux et transforme sans se blesser. 16-13.

Mais Skréla se fait mal dans la foulée et est remplacé par James. Il sort sous les applaudissements d'Aguiléra, qui sait reconnaître les bons joueurs, surtout quand ils sont sympas.

Yach passe deux nouvelles pénalités, dont une à la suite d'une mêlée clermontoise enfoncée. 19-13 à la mi-temps.

Petit score, et le public craint le pire pour la suite, tant Clermont montre des qualités de vitesse et de puissance.

Le premier quart d'heure de la deuxième mi-temps conforte ces craintes : dans le jeu plein champ, Clermont est supérieur. Le BO, acculé dans son camp, souffre et commet des fautes. James marque une pénalité (19-16). Puis en loupe une deuxième, celle de l'égalisation. Les Biarrots réagissent, mais gâchent une occasion d'essai. Nakaitaci aussi.

La pression se renverse : deux fautes coup sur coup des Clermontois en touche font hurler le public d'Aguiléra, qui réclame le carton. Monsieur Péchambert les rassure avec un petit sourire. Patience, patience, semble-t-il dire.

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Vers la 60ème, c'est au tour des Biarrots de commettre une double faute : Lund ne se sort pas d'un regroupement et surtout, Synaeghel fait admirer au public ses qualités de plongeur, à défaut de montrer qu'il a des neurones. Nouvelle pénalité d'égalisation, encore manquée par James.

Biarritz défend plutôt intelligemment, en tout cas bien mieux qu'en première mi-temps, tandis que Clermont continue à commettre des fautes. Yachvili passe une nouvelle pénalité : 22-16.

A la 67ème, magnifique essai entre les poteaux de James, qui conclut un à toi-à moi avec Buttin 22-21. James transforme et Clermont prend le score pour la première fois de la partie (22-23).

Cinq minutes plus tard, coup de tonnerre sur Aguiléra avec un nouvel essai de Clermont marqué par Zirakashvili. La vidéo permettra de constater que cet essai est entaché au départ d'une faute grossière de Bonnaire, rentré sur le côté du regroupement, ce qui en toute logique aurait dû entraîner l'invalidation de l'essai et une pénalité pour le BO. Mais monsieur Péchambert regardait ailleurs, du côté d'une charmante supportrice déléguée par ses camarades supporters pour lui faire de l'oeil (à Biarritz, on ne recule devant rien pour mettre toute les chances de son côté, c'est la Blanco touch).

Serge Blanco s'énerve dans la tribune. Il appelle son comptable et lui demande de préparer les notes d'hôtel et de restaurant de monsieur Péchambert.

22-28 pour Clermont, car James loupe la transformation.

Tout le monde s'attend désormais à voir Clermont dérouler son rugby avec une défaite infâmante à la clé pour le BO, d'autant que les joueurs biarrots payent physiquement leur débauche d'efforts et que le banc de Clermont, notamment Cudmore, a apporté sa plus-value.

C'est alors que Benoît Baby récupère un ballon sur les 50 mètres et prend tout le monde de vitesse avant d'aplatir un superbe essai. Bon, il vrai que monsieur Péchambert, conscient de sa bévue sur le troisième essai de Clermont, a dans un bel élan plaqué trois défenseurs pour dégager le chemin du Biarrot, mais les caméras de Canal regardaient ailleurs.

Yachvili transforme : 29-28 pour le BO, qui repasse devant.

A la 76ème, monsieur Péchambert sort comme promis un carton jaune pour Ti'i Paulo, coupable (ou pas) d'un geste illicite dans un maul, mais Yachvili manque la pénalité. Le suspense est insoutenable pour le public.

Monsieur Péchambert, compréhensif, décide de mettre fin aux affres des supporters biarrots : à la 79ème, il siffle une mêlée pour le BO, à la suite d'un en avant imaginaire de Bonnaire. Le pack biarrot comprend que c'est le moment ou jamais de se sortir les doigts, et enfonce la mêlée clermontoise. Pénalité pour le BO.

Nous sommes à la 79ème minute et, avant de taper la pénalité, Yachvili prend le temps de déguster une tasse de thé bien méritée, accompagnée de muxus au chocolat qu'il partage gentiment avec monsieur Péchambert. A la 80ème, il s'élance, ça passe et c'est la fin du match. 32-28 pour le BO. Les journaux titrent sur une victoire de prestige.

Mon analyse du match :

Clermont au complet aurait probablement explosé le BO, même si l'équipe présentée n'était pas dégueulasse du tout. Mais ils ont manqué de discipline et se sont obstinés, avec une certaine suffisance, à se faire des passes, ce qui n'a au final donné que deux essais. Le BO a donné le maximum de ce qu'il pouvait faire: très bon en conquête, beaucoup moins bon dans le maniement du ballon, pas mal du tout au pied. Mais la victoire n'est pas volée : Clermont n'a mené au score que pendant cinq minutes, et leur troisième essai n'aurait jamais dû être accordé. Certes, James a loupé huit points au pied, mais Yachvili a aussi failli sur deux pénalités.

Les Biarrots :

Quand les vieux jouent à leur niveau, tout va mieux. Yachvili a été très bon en première mi-temps, alternant jeu au pied et à la main, sortant rapidement les ballons. Mais surtout, et c'est sa marque de fabrique, il a mis les points qu'il fallait quand il le fallait, notamment sur la transformation de l'essai de Baby. Quand il a flanché physiquement en deuxième période, Faugeron a choisi de sortir Barraque pour mettre Lesgourgues en 9 et placer Yach en 10. Une Lièvremont quoi. Imalol a été excellent en touche et le pied de Traille n'a pas fléchi, à une exception près. Dans l'ensemble, le pack a été très bon. En revanche, les lignes arrières ont souffert de la comparaison avec les Clermontois, en défense et en attaque. Seul Baby a brillé, sur son essai certes, mais surtout pour ses coups de pieds de renvoi ultra-précis, qui ont semé à plusieurs reprises la pagaille chez les Clermontois. Peut-être que la confiance que lui voue Faugeron et le fait d'enfin jouer à son vrai poste vont relancer sa carrière. C'est tout le mal que je lui souhaite.

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Devant, Bonnaire et Pierre ont montré des gestes d'agacement un peu surprenants. La mêlée a été globalement dominée par le BO et la touche a fait jeu égal (si on fait abstraction des fautes). Derrière, bon, Clermont a impressionné, avec un Rougerie grand capitaine. Et quand on pense aux absents… Mais on relèvera quand même le grand retour de Calamity James face aux poteaux. Si Skréla était resté sur le terrain, peut-être que…

Bon, tout cela n'a finalement aucune importance, ni pour Clermont, qualifié sur les deux tableaux, ni pour le BO qui n'a plus rien à perdre ou à gagner. Juste un bon match de rugby, pas de quoi s'énerver, hein, les supporters clermontois. Je veux bien comprendre que vous soyez vexés de perdre face aux clampins du Rocher de la Vierge, mais souvenez-vous que le match aller avait été serré aussi. Bonne chance pour la suite. Vous avez une superbe équipe.

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