Le Cata'Labo analyse Toulouse – USAP (18-19)
par Gregory Le Mormeck

  • 20 February 2013
  • 6

 

Par Gregory le Mormeck

 

« C’est quoi une pinte ? »
Anonyme.

 

Le contexte

On peut tromper mille personnes une fois mais on ne peut pas tromper mille personnes mille fois, j’ai bon ? Pourquoi se mentir ? L’USAP est dans la merde pour accrocher une place dans les 6 et obtenir une qualif’ pour la H Cup. Partant de ce constat-là tout devient possible, même faire chier le Stade Toulousain. Alors pourquoi ne pas aller gagner chez eux, pour la millième à Guytou, dans leur stade, devant leurs supporters ? Rien qu’à cette éventualité la Boucherie Ovalie en salivait d’avance et décidait de partir en expédition vivre cette hypothétique humiliation de l’intérieur. Nous sommes vendredi soir, le temps est frais mais agréable, idéal pour l’apéro. La ville fourmille de bars sympathiques et tranquilles quand la Boucherie, elle, se prépare au combat avec le peuple place St Pierre. Nous sommes à 2h du match et c’est déjà la guerre. Quand j’arrive, le chef est déjà là, attablé devant quelques dossiers.

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Aucun dossier ne fait peur au chef

Je remarque assez vite son enculé de bras droit de Damien Try. La Bougresse et Frénégonde sont là aussi, tous la bave aux lèvres n’ayant d’yeux que pour lui. Un peu plus loin j’aperçois quelques maillots Catalans fièrement arborés. Je me présente à tout le monde et entreprends de rattraper mon retard de bières. Le dénommé Nicole Amasse me fait peur, il ressemble à Morgan Parra, en barbu et en tout bourré. Prune, Desman et L’Affreux nous rejoignent, l’Histoire est en marche.

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« L’équipe de la Boucherie Ovalie, ça c’est papédé ! »

 

Autour de nous gravite une foule désintéressée, ne paraissant

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pas comprendre ce qui se passe sous leurs yeux. L’heure est grave, l’happy hour est déjà terminée et alors que je grignote mon retard, l’heure du match approche. Vite les compos ! Un rapide regard côté Toulousains me permet de m’apercevoir qu’il leur manque 7 internationaux ! Bon hormis ça, Steenkamp, Botha et Johnston sont prêts à en découdre et à marcher sur la gueule de notre première ligne. Le reste, à part Burgess et Donguy à l’aile, c’est épais, putain de doublons. Côté USAP, seul Mas est absent ce qui me fait penser que nous n’aurons (presque) plus d’internationaux l’année prochaine et je crains que Novès n’en crève de jalousie. Le petit Tao a été préféré à Thomas Lolo à gauche ce qui n’est pas pour me déplaire et la suite prouvera que j’ai toujours raison. Au cul, grand Tao et Vaha assureront les airs, quand, Guiry, Tuilagui et Leo formeront la garde. Drame des doublons, Hook a le droit de jouer et plantera 4 banderilles à Guytou bien au fond. Le reste est classique, avec bien sûr le retour de l’homme canon, David Marty. La fête risque d’être belle, même si je n’y crois pas un instant.

Tandis que les fortunes sont diverses pour se rendre au stade, j’ai le privilège de trimballer le chef et sa groupie sur mon traîneau. Oui mais voilà, les parkings des abords d’Ernest Wallon étant réservés aux voitures de joueurs, femmes de joueurs, parents de joueurs, enfants de joueurs, tontons et tantines, il faut nous garer à un bon « et merde le match a déjà commencé ».

Cette marche ayant déjà allègrement attisé notre soif, un arrêt à la buvette du stade s’impose, c’est le tournant du match. Tandis que les joueurs ont entamé la rencontre depuis 10 minutes, de notre côté nous faisons face à un problème de taille. Après avoir quémandé le breuvage approprié pour se taper un match du vendredi soir, nous devons affronter une réplique qui allait tout expliquer. La serveuse nous dit : « C’EST QUOI UNE PINTE ? »

Regards médusés, nous en sommes restés cois. En tant que bras doit, Damien Try a gardé son sang froid et a expliqué à la dame le b-a-ba de la serveuse de buvette.

 

Le match

Après ça, le match n’avait plus aucune saveur et soyons honnête nous n’en verrons pas grand-chose. Une fois installés, le score était de 3-0 pour les Capitouls. Dans le même temps, Adrien Planté a attenté à la vie d’Yves Donguy, ce qui aura le mérite de nous faire rire et de lui faire prendre un carton jaune. La suite du match est assez guignolesque et ne présente qu’un seul intérêt, le score final. Dès les premières mêlées le Kungfu Tao est bien en place et tient la baraque. Steenkamp est quant à lui très grand mais pas très malin. Son numéro de prestidigitateur cloche et l’arbitre démonte son numéro sous les yeux des spectateurs médusés. Selon lui Steenkamp (aucun lien, fils unique) pousserait en travers. Guy Novès n’en croit pas ses yeux et comprend l’arnaque de son recrutement.

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« Toi aussi crée ta propre figurine Gurthrö Steenkamp »

 

A la 20ème minute de jeu le score est de 6 à 3 quand Lamboley sort sur blessure. Novès n’est pas content car il sait bien au fond de lui que les Catalans ont fait exprès de blesser son joueur pour amoindrir son équipe de branquignoles et gagner.

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Pas con le Guytou, il a raison et je vous le prouve. Revoyons ici les images de Marty et Planté vaincre et éliminer Lamboley.

9-3 puis 9 à 6 à la demi-heure, le spectacle est décevant sur le terrain mais pas en tribune. Nous commençons à être bien allumés et le denommé Nicole A. s’improvise chauffeur de stade, à sa

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manière: “Beauxis à poil ! Ta femme elle me suce mal !” Quelques insultes plus tard, le score est de 12 à 6 et les quelques attaques toulousaines sont réduites cialis à néant par des Catalans volontaires en défense. Après un échec de Crochet les joueurs rentrent au vestiaire et nous repartons chercher des PINTES.

La mi-temps nous permet d’observer la tribune, qui est infestée de maillots rouge et jaune. Le show du barbu continue, entre saloperie sur la femme des uns et des autres, et coup de bourratxe de Banyuls, la soirée promet d’être belle.

A la reprise, les Toulousains impriment un faux rythme qui, soyons honnêtes, a le mérite de nous calmer et de faire chier le reste du stade. Les fautes de mains de Burgess sont navrantes, et son frigo américain sort plus vite les glaçons que lui les balles. Doussain n’est que vice champion du monde, ça lui apprendra. 15 à 6 après une nouvelle pénalité de Magalie Steur, le trou est fait. L’inquiétude grandit côté Catalans mais un carton jaune donné à Johnston remet le facteur sur le vélo.

Les défenses prennent le pas sur les attaques, surtout celle de Gavin Hume. Ce joueur coupe tout ce qui passe sans jamais reculer, une sorte de Florian Fritz mais avec un cerveau. L’entrée de Thomas Lolo redynamise le pack de l’USAP et il se créé quelques occasions franches, avortées par des fautes de mains. Hook retrouve le chemin de la cible, 15 à 12. Mcalhipster redonne 6 points d’avance avant que GranFather Jauzy fasse sa rentrée. Il reste 10 minutes à jouer, l’alcool n’a plus d’effet sur moi ni sur David Marty. Après une touche, Hook transmet à Marty qui…TAPE UN COUP DE PIED ! que tout le monde croit foireux comme d’habitude. Il n’est est rien ! Côté défense stadiste, Barbatrou est monté à plat mais Medard s’est oublié. Il est resté auprès d’un supporter catalan assis prés de la pelouse pour soi-disant lui demander : Qu’est ce que c’est une PINTE ?

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« Les bars toulousains ont inventé un concept novateur eux aussi »

Il est à la bourre grave, Gavin Hume a bien suivi le coup de pied, le récupère et malgré le retour de la défonce, s’écroule dans l’en-but. J’exulte de joie, Hook passe la pénalité, L’USAP mène au Stade Toulousain 18-19. Il reste 5 minutes à jouer, les Bouchers retiennent leur souffle, le moment est HIS-TO-RI-QUE. Les Catalans sont pénalisés ! 31 ans sans gagner à Ernest Wallon, l’histoire était trop belle. Le buteur toulousain s’élance, tape dans le ballon et trouve LE POTEAU ! La fin de match est dingue, les Rouge et Noir envoient tout ce qu’il leur reste dans la bataille. Rien n’y fait, ils seront pénalisés sur la dernière action et donneront l’occasion à l’USAP de rapporter une victoire à l’extérieur qui leur faisait défaut cette saison, et quelle victoire !

L’équipe ne gagne plus, les supporters ne viennent plus, la spirale de la défaite s’explique par le fait que TOUT LE MONDE SAIT CE QU’EST UNE PUTAIN DE PINTE ! Commencez par là messieurs les Toulousains, le reste devrait suivre.

 

Les joueurs

Perpignan

Le Petit panda Tao a fait une très belle partie en mêlée face aux monstres toulousains. Tao et Vaha ont apporté des solutions en touches et du dynamisme sur les attaques. Derrière, comment ne pas citer David Marty pour son activité défensive et son coup de pied déterminant dans la victoire. Gavin Hume est un roc, un joueur dur au mal en défense, intelligent en attaque, heureusement que les dirigeants catalans ont pensé à ne pas le prolonger, ça ferait pas honnête.

Le côté obscur de la force

Pour moi, seul Guy Novès est à créditer d’une belle prestation. Ses interventions avec les 3 doigts font de lui un des entraîneurs les plus ridicules de taupe 14 et sa sortie médiatique était tout simplement du grand art. Planté mérite le rouge, les arbitres sont contre nous, il nous manque 7 joueurs, Burgess joue, la spirale de la défaite… tout y est passé.

Autant le nôtre pourrait fournir l’électricité à tout Perpignan à force de lever les bras, autant lui devrait songer à la fermer. C’est bien d’avoir la victoire modeste mais tout aussi bien d’avoir la défaite lucide.

Epilogue

Pour ceux qui ont envie de savoir, notre nuit des héros s’est poursuivie dans une boite de la ville Rose, entourée de supporters catalans, à boire un mauvais rhum qui n’a pas réussi à gâcher la fête. La fin de soirée a été l’occasion de croiser le sosie officiel de Yoann Huget, le sosie bourré de Morgan Parra, et d’apprendre que j’avais un double aussi con que moi. Au petit matin Ovale Masqué avait disparu, envolé vers d’autres aventures.

 

Pour un compte rendu plus détaillé et qui parle de rugby, il y a celui de ce collabo d’Ovale Masqué sur le Carré d’Info.