Le Lab'Occitan analyse Leicester-Toulouse (9-5)
par Damien Try

  • 22 January 2013
  • 29

Par Damien Try, avec des blagues piquées sans leur autorisation à la rédaction de Keposport

Comment ? Il fait déjà jour ? J’ai dormi comme ça, prostré dans un coin de mon salon, tout habillé et emmitouflé dans une couverture ? J’ai mal à la tête et au ventre, ce qui est explicable par la boite de crème glacée posée à côté de moi, dans laquelle une cuillère git dans un mélange composé d’un reste de glace fondue et de ce qui à l’odeur est certainement du whisky… Qu’a-t-il bien pu se passer hier soir ? Pourquoi ma télé passe en boucle ma VHS de la finale de Top14 2008 ? Ah tiens, l’essai de Médard. JBE qui transforme. Si seulement il avait autant de réussite en tant qu’entraîneur qu’en tant que buteur… Cette année, c’est pas brillant niveau flamboyance de la ligne arrière. Y a pas eu un match

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récemment d’ailleurs ? Quel jour est-on ? Lundi ? Ah oui, hier c’était la dernière journée des poules de H-Cup, je me rappelle avoir été à la Cantina. Tout ça est bien confus dans ma tête. J’ai une sensation de grand froid qui remonte. De la neige. Partout. Il neigeait dans le bar ? A Toulouse ? Une armée sombre qui avançait, implacable, sous des trombes de neige, pendant que le désespoir gagnait nos rangs. Un artilleur qui, de loin, condamnait l’espèce humaine et changeait à tout jamais le monde. Faut que j’arrête de regarder Game of Thrones, je fais des rêves flippants…

Surmontant

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mon envie de vomir et manquant de m’évanouir en me levant, j’éteins mon téléviseur alors que Zirakashvili marque l’essai de consolation pour Clermont. Haha les Clermontois. Ils essayent, c’est amusant. Ils jouent plutôt bien d’ailleurs, mais ils ne pourront jamais battre le froid réalisme toulousain. Attention tout de même, à force de s’économiser et d’assurer des petites victoires à base d’exploits personnels, quand il faudra envoyer du volume pendant les phases finales de H-Cup dans quelques semaines, on n’aura plus l’habitude et ça pourrait coincer. Enfin y a tout l’hiver pour hausser le niveau de jeu, accutane on s’inquiètera avant les quarts. Tiens d’ailleurs, on joue qui en quarts ? Un petit sms pour poser la question à un ami, et la réponse arrive de suite : « Perpignan putain… ». Hahaha, elle est bien bonne ! Puisqu’on n’est jamais mieux servi que par soi-même, j’allume le PC et sonde le interweb à la recherche de ma réponse. Pendant que ma bête de course des années 2000 démarre, je réfléchis, tentant de raccrocher les wagons de ma mémoire. Leicester. Des Anglais. Perdent rarement chez eux, sont allés souvent en finale, 2 titres. Zont quand même réussi à offrir à Brive un titre européen. Brive quoi. La hiérarchie du rugby a bien changé, heureusement que Toulouse sera toujours Toulouse. Bon, alors, rugbyrama…

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Je cours aux toilettes, et rend ma crème glacée. Vanille, tiens.

C’est impossible, j’ai mal vu. Une défaite, ça voudrait dire… Une élimination ? Retour aux toilettes, c’était bien du whisky, et du pas bon qui plus est.

Je cherche le replay de France Télévision, pour comprendre. Rah ces cons-là se sont plantés, c’est pas du rugby mais du ski de fond. Ah non. La compo de Toulouse est intelligente vue les conditions : la première ligne la plus solide possible depuis qu’on a dit que Servat c’était fini, du très lourd pas très coureur dans le pack, et Beauxis en 10 à la place de McAlister qui passe 12. En gros vues les conditions, on va la jouer rugby à 10 : un gros pack qui concasse et un jeu au pied qui punit. « Le plan était presque parfait ».

Le terrain est à peine praticable, la balle invisible. Il faudra attendre la 5ème minute pour que les Toulousains aient un ballon à jouer. Mais comment jouer ? Census semble perdu, ne comprenant visiblement pas quelle est cette chose blanche et froide qui tombe du ciel. Après avoir manqué de justesse de prendre un essai, Toulouse domine. La stratégie fonctionne, mais seulement à moitié : si les avants font le boulot et que les Rouge et Noir s’installent dans le camp des Tigres des neiges, les pénalités glanées ne passent pas. Beauxis ou McAlister, rien n’y fait et les poteaux sont contre nous. Les conditions sont dures pour tout le monde, et sur une accélération, Mafi se claque, très certainement en raison du froid. Je me blottis sous ma couverture. Jolie glissade qui s’en suit pour lui, un ventriglisse hivernal. A Toulouse il n’y a que deux façons de marquer, les pénalités et la puissance du pack. Et malheureusement si Picamoles avec la puissance d’un chasse-neige s’écroule dans l’en-but, l’essai ne peut être accordé. De Pénalité n’est pas là, la mêlée est chahutée et ne peut concrétiser l’occupation.

Il neige aussi sur Toby Flood, mais lui ne rate pas les pénalités. Avec l’appui du vent, et un peu contre le cours du jeu, il enquille et porte le score à 9-0 à la mi-temps. On parle de réalisme, de points laissés en route.

J’assiste comme hypnotisé à la seconde mi-temps, voyant l’inéluctable se dessiner, et l’essai de Yoann Huget n’y changera rien, je connais l’issue funeste de ce match. Analysons l’action tout de même. Après une touche volée, McAlister monte une chandelle. Beaucoup trop loin des quelques avants placés autour du ruck. Le temps que les arrières montent, l’arrière anglais a largement eu le temps de foirer sa réception, de laisser le ballon rouler. Huget qui traine par là en profite. Ce coup de bol octroiera les seuls points toulousains de la rencontre, un symbole.

Après un drop manqué par Beauxis, McAlister rate des 22. Toulouse va perdre, Toulouse va être éliminé de la H-Cup. En poules. Le match se poursuit et je me sens telle une adolescente devant Titanic : je le sais que Di Caprio va mourir, et tous mes pleurs ne pourront empêcher l’iceberg anglais de couler le supposé insubmersible haut-garonnais. Pourtant il y avait de la place sur la porte à côté de Kate Winslet, les Toulousains pouvaient gagner ce match, Botha a avantageusement remplacé Tolofua en touche, assurant le gain de tous ses lancers. Sauf le dernier, la « balle de match » comme on dit à la télé.

Ce qui devait arriver est arrivé. Les professionnels en mode « service minimum » ont fini par se faire licencier, Toulouse sort de la H-Cup. La mauvaise foi de Novès qui compte les points perdus en route et les ajoute au total toulousain oublie les deux essais manqués de peu par les Anglais. Il parle d’une « équipe qui s’est donné les moyens de marquer 30 points mais qui par manque de réussite n’en a marqué que 5 ». Même si le nombre 30 est un peu exagéré, c’est assez juste. Mais une équipe comme Clermont se donne les moyens de marquer 60 points dans ses matchs européens. Dans ses matchs domestiques aussi d’ailleurs.

Que faire désormais ? Jouer la Amlin Cup ? La gagner serait pas beaucoup moins honteux que la perdre. Imaginez cette ligne dans le palmarès. Sur le maillot on met quoi à côté des étoiles ? Un caillou ? Une tétine ? Un étron ?

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Novembre 2011, Guy Novès : « Quand on a une équipe italienne, on sait que globalement, c’est 10 points, cinq à l’aller et cinq au retour. » Si Toulouse avait effectivement ramené 10 points de ses confrontations avec Trévise, ils étaient qualifiés en quarts. Ce n’est pas le cas, et moi je vais me coucher et aller pleurer un peu, ça me détendra. Allez Grenoble.

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