Ça pèle !
par Kig

  • 18 December 2012
  • 9

C’est l’hiver qui frappe à notre porte… » laïlaïlaï

Les frimas arrivent. Vous avez pu tous le remarquer. Même ceux qui fréquentent les endroits chauffés tel l’Hôtel de Ville de Paris.
La Une va bientôt être aux sujets récurrents tels les SDF, les risques de panne de courant, le port de la fourrure est-il un crime contre l’Humanité et, dans certains cercles plus restreints, les bienfaits de la crème Nivéa.

Mais c’est une tout autre question qui taraude les amoureux de la balle ovale, interrogation qui tient en ces vers de rimes pauvres :
« Mais pourquoi j’ai pas choisi handball* bordel, on se les pèèèèèèèèèèèèle !!!! »
Car voilà, le rugby est un sport d’extérieur, de grand air disent même certains. Il est donc soumis aux lois intrinsèques de Dame Nature et ses participants en subissent directement les aléas.

Merde, Jérôme Porical a complètement fondu.
Merde, Jérôme Porical a complètement fondu.

Quand on est joueur on a le nez qui coule et pas de mouchoir à usage unique dans le short, de toute façon y’a pas de poches dans le short, les doigts engourdis mais les moufles

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sont déconseillées et on bénit la mode du casque même si c’est très laid, voire on en rajoute sur des blessures anciennes afin de grapiller un millimètre d’élasto, en épaisseur bien sûr. On scrute la météo pour savoir quelle longueur de crampons on va sortir, on pique discrétos les Damart de mémé pasque bon, faut pas déconner on ne va tout de même pas acheter ça et on se rassure en pensant aux regroupements, rucks et

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autres sources de chaleur humaine. Saluons l’abnégation de l’ailier, pauvre hère frigorifié qui patiente 80 minutes sans jamais toucher un ballon et qui se fait copieusement siffler s’il rate un placage.
On s’attache à oublier que le moindre choc fait beaucoup plus bobo que d’habitude en faisant l’apologie des bienfaits du froid sur les entorses et le fameux retour veineux.

Après l’effort, le réconfort. Pour ce dernier, passez directement à la case buvette. En effet, les douches collectives sont certes à l’origine de nombreux bons souvenirs mais pas en hiver. Car après avoir réussi plus ou moins à vaincre le froid extérieur à force de courses et autres gesticulations vous devez vous mettre nu dans un endroit qui n’est pas chauffé.  Surtout le carrelage. Ah l’épreuve des pieds enfin chauds sur le carrelage glacé … Vous courez sous la douche afin d’en apprécier l’eau chaude et abondante. Ben non, ce soir ce sera un filet tiédasse. Les ablutions seront donc vitalement minimales, les fringues jetées dans un sac poubelle étanche et vous prenez votre sac qui à présent pèse un âne mort direction le lieu des libations post tortures.
Petit mémo : ne pas oublier de vider régulièrement le dit sac et d’accessoirement, mettre le susdit linge dans la machine à laver après un trempage soigneux.

A l’opposé, mais si proche dans cette lutte acharnée contre les éléments se trouve le spectateur qui vient coûte que coûte encourager son équipe favorite face à l’adversité, c’est-à-dire les méchants d’en face et les éléments déchaînés. Car c’est bien connu qu’il ne pleut et vente que sur les siens.
Lui aussi a le nez qui coule mais il a généralement à sa disposition la paraphernalia mise en vente par le club : parapluie, blouson, coupe vent, bonnet, chaussettes, moufles et certains supporters ont même la chance de pouvoir venir au stade avec un truc en plumes rose sans dénoter. Les mieux lotis bénéficient d’un accès à des loges où le champagne frappé coule à flots sans que cela ne gêne, l’endroit étant généreusement chauffé. Mais l’arme principale du supporter dans ce combat pernicieux contre courants d’air et autres gouttières fuyantes reste la buvette. Ah ce petit vin chaud qu’on boit sous les tonnelles …Il en use et abuse mais c’est pour la bonne cause : vaut mieux attraper une cuite qu’un rhume, c’est bien connu. A noter qu’un même geste low cost levitra n’a pas les mêmes effets selon les saisons. Ainsi le bel éphèbe qui retire son maillot fait se pâmer le public : en été pasqu’il est beau, en hiver pasque tout le monde pense qu’il est fou à lier.

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Le plus beau trollage de l’année 2012.

A mi chemin entre le joueur et le spectateur assidu se trouve l’éduc. Tout comme le joueur il est sur le terrain et tout comme le spectateur il ne bouge pas, ou très peu. Mais il n’a ni accès à la mêlée, ni à la buvette.
De plus, sa problématique est double. Il doit rendre aux parents une progéniture cuite à point ou légèrement rosée mais surtout pas bleue, l’objectif des parents est de mettre rapidement leur rejeton au lit sans avoir à passer par la case médecin. Pour le nez qui coule je rappellerai brièvement que les enfants sont souvent appelés morveux, que c’est pas sans raison, c’est physiologique voire un stade indispensable à leur développement psychomoteur (c’est Piaget qui l’a dit, si, si).
L’autre souci de l’éduc est sa propre survie. Lui aussi a le nez qui coule mais il ne bénéficie ni des avantages des joueurs ni de ceux du spectateur. Si bien que lui en revanche a lourdement investi dans l’intégrale Damart et Cotten. Remercions Guy d’avoir quelque peu élargi la gamme de couleur disponible pour ses cirés. Car pour ne pas ressembler à un esquimau gelé sur son bâtonnet, l’éduc a certes peu d’ego mais quand même, la bienséance veut qu’il évite, même accidentellement, de porter les couleurs du club rival.

Qui qu’il soit, de retour chez lui, l’amoureux de la balle ovale n’a qu’une obsession en tête : déployer les moyens nécessaires afin de faire remonter rapidement à 37° sa température corporelle, en particulier au niveau des doigts de pieds tandis que revient perpétuellement cette lancinante question :
Mais pourquoi le rugby ? POURQUOI ???????