Le Stagiaire analyse France-Australie (33-6)
par Le Stagiaire

  • 12 November 2012
  • 14

Le contexte :

Pourquoi les tourn

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ées ? Pourquoi mettre des chaussettes avec des sandales ? Pourquoi Nadine Morano ? Pourquoi Ovale Masqué achète de la Smirnoff Ice ?

Autant de questions qui demeurent aujourd’hui sans réponse. Ni le progrès technologique ni l’expérience du temps ne permettent encore d’y répondre. Les Wriggles, pour ceux qui connaissent, en ont même fait une chanson. Mais revenons sur la première interrogation, puisque c’est celle qui nous intéresse le plus (même si le fait qu’Ovale Masqué avoue boire de la Smirnoff Ice mériterait bien un article aussi).

Les tournées sont la symbolique parfaite de la logique organisationnelle des calendriers de rugby. Résumons. Tous les mois de juin, les équipes européennes organisent un voyage de fin d’année dans l’hémisphère Sud. Leurs petits correspondants argentins, australiens, sud-africains et toutes les petites îles de merde dans les alentours sont en plein hiver et se font grave chier dans leur Super Rugby où le plaquage est très mal vu et où, de toute manière, il n’y a aucun enjeu puisqu’il n’y a aucune équipe reléguée (oui, même pas Mont-de-Marsan, ça laisse perplexe). En pleine saison, ils sont donc en pleine bourre, surmotivés et attendent nos joueurs avec autant d’impatience que Matthieu Bastareaud attend le retour de Burger King en France. C’est pas pour rien qu’il y a des rumeurs autour du retour du géant du fast-food du côté de Marseille (s’implanter à Toulon directement, c’était trop gros).

Imaginez donc leur déception quand ils voient en fait débarquer des illustres inconnus qui n’atteignent même pas les 60/100 sur Jonah Lomu Rugby Challenge. Quand certains sont payés pour un treizième mois, les rugbymen du Top 14 le jouent carrément. Après une saison de 80 matchs, de doublons, de doublés ratés et de matchs aux quatre coins du Sud-Ouest, les sélectionneurs profitent généralement de ces quelques semaines de juin pour faire souffler les plus sollicités. Résultat, comme ceux en première ligne à la guerre, on envoie au suicide des espoirs, des ex-espoirs, des ex-bannis, des ex-blessés et quelques sergents courageux. Mêmes conséquences, c’est un massacre, à part quelques exceptions dûes aux réactions d’orgueil communément appelées “French Flair”. Mais bon, au moins, il y a toujours des évènements et histoires croustillantes qui mettent de l’animation, à base d’oubli de passeport ou de table de nuit.

Arrive ensuite novembre et c’est au tour de nos ex-potes de l’hémisphère Sud d’arriver à reculons. Vexés par le manque d’enthousiasme dont nous pouvons faire preuve à visiter leurs terres en plein mois de juin, ils ne se gênent pas non plus pour snober quelque peu notre automne. En fin de saison, leurs équipes sont souvent handicapées par de nombreuses blessures et les joueurs qui se sont cassés pour venir jouer en Europe, et donc, indésirables à leurs yeux. La promesse de jouer dans un Stade de France toujours chaud patate n’y change rien. Après tout, on a bien reçu des tyrans/dictateurs dans les jardins de l’Elysée, à quoi bon s’extasier devant notre tolérance poussant à recevoir sur notre pelouse Polotau-Nau, l’homme recherché pour crimes contre l’Humanité à cause de sa coiffure. Et l’effectif du RCT a de toute manière largement contribué à démocratiser ces attentats capillaires sur le vieux continent.

En conférence de presse, Ouin-Ouin ne peut cacher son enthousiasme avant d’affronter l’Australie.

Hier, c’est donc une équipe australienne légèrement affaiblie qui se présente face à l’Equipe de France. Malgré tout, elle reste, à l’inverse des Frenchies, forte de quatre mois de préparation et de vie commune (il en faut moitié moins à L’Equipe pour trouver de quoi faire s’entretuer le groupe le plus soudé du monde). Les Kangourous restent sur un Four Nations acceptable à défaut d’être enthousiasmant et les bookmakers handballeurs ne donnent pas cher de la peau de nos petits Bleus.

La composition du XV de France est, elle aussi, handicapée par quelques absences de marque parmi lesquelles Dusautoir, Maestri, ou encore David Marty. Groupe d’expérience mais qui intègre des espoirs récompensés pour leur bon début de saison ou leurs performances de l’été dernier, un équilibre et une ossature semble enfin se dégager. Reste à confirmer sur le terrain.

Et pendant ce temps là, Quade Cooper…

 

Le Match :

Le début de la partie est marqué par les larmes de Nyanga pendant la Marseillaise. Moment d’émotion certes, mais qui a surtout été le prétexte à de bons gros points Godwilkinson regrettables mais prévisibles, l’occasion de montrer nos grosses Valeurs® étant trop belle pour beaucoup. Pour rappel, le point Godwilkinson, frère et amant du point Godwin (ils sont clermontois), consiste à faire une comparaison entre le foot et le rugby (pour montrer à quel point le rugby c’est plus mieux). On en trouve beaucoup sur les forums de supporters, dans les stades et dans les commentaires du Rugbynistère. Le plus généralement, il apparaît en vague et se camoufle derrière une orthographe douteuse.

Le début du match est marqué par une grosse intensité et dès leur première incursion dans les 22 adverses, les Bleus tentent de prendre le score avec un drop, finalement manqué par Dulin. On comprend que les Français ont pour objectif premier de ne pas finir fanny et sont prêts à tout pour ça. Heureusement que Florian Fritz était trop occupé à avoir la tête dans un ruck sinon c’est lui qui s’y collait et on pouvait dire au revoir à notre crédibilité après seulement quatre minutes de jeu. Dans la foulée, la France obtient une pénalité intéressante (CJP ®) à la suite d’une mêlée (cette phrase reviendra souvent). Michalak s’y colle et, fort de son 90% de réussite depuis son arrivée à Toulon (il en a tenté 3 environ), ouvre le compteur des Bleus.

Picamoles met même des percus à l’homme invisible (pas Jérôme Porical, l’autre…)

Les Australiens repartent à la charge et Fofana, ce tueur, assène un plaquage énorme et à la limite d’être cathédrale à son vis à vis. L’arbitre Nigel Owens, un Gallois, n’est pas rancunier et ne sanctionne pas le joueur clermontois (il faut savoir se défendre quand on habite dans la ville de Jamie Cudmore). Il revient tout de même à la faute précédente et permet aux Wallabies d’égaliser.

Peut-on dire que le plaquage cathédrale n’est pas un geste très catholique ? #VannecommeLeStagiaire

C’est au tour des Français de repartir au combat. Ca joue plutôt bien, les Bleus flirtent avec la ligne d’essais et à force d’efforts, sont récompensés par ce qu’on attendait tous : une mêlée. Une mêlée, qui donnera lieu à une nouvelle pénalité, qui donnera à son tour naissance à une nouvelle mêlée. L’hommage au Stade Toulousain est beau et on se dit presque que si Pénalité inscrit cet essai-là, on accordera le point de bonus offensif aux champions de France en titre qui l’ont manqué de peu la veille. Mais finalement, ce n’est ni plus ni moins qu’un Toulousain qui vient tout gâcher. Se rappelant sans doute que l’équipe de France lui permettait, contrairement à son club, de sortir un ballon à la suite d’une mêlée à 5 mètres de l’en-but adverse, Picamoles ramasse la balle, profite de la très belle défense de Ouedraogo, raffûte Machenaud (décidément toujours dans ses jambes, ça doit lui changer de Burgess), et s’en va inscrire le premier essai de la partie en trottinant.

Ca a l’air drôlement agréable de marquer contre les australiens !

Les échanges d’amabilité reprennent et le spectacle est plutôt agréable à regarder. C’est au tour des tout-jaune-avec-un-peu-de-vert d’être au bord de scorer mais le Président et ses troupes, bien qu’au point de rupture (annoncé par Fabien Galthié himself), tiennent bon. Les visiteurs se contenteront donc d’une pénalité d’Harris, qui, contrairement à Papé, ne multiplie pas les pains.

Après de belles séquences, dont une percée de Forestier qui a bien bûché ses combinaisons en ce début de rencontre et un coup de pied soyeux de Dulin, les français bénéficient à nouveau d’une pénalité à la suite… d’une mêlée ! Et oui, on avait pas connu pareil suspense depuis le dernier épisode de Vampire Diaries. Michalak concrétise avant d’humilier un peu plus ses adversaires en passant un drop. 16-6 à la mi-temps mais le mot d’ordre est à la prudence. On se rappelle que lors de la déroute de 2010, les équipes s’étaient quittées sur un score nul à la pause. Avant de laisser parler le French Flair® bien sûr et d’encaisser la plus grosse défaite jamais connue contre nos amis surfeurs.

Ouin-ouin va même pousser le vice jusqu’à faire rentrer ses joueurs en avance sur le terrain pour qu’ils reprennent le rythme au plus vite et ne manquent pas leur entame. A les voir trottiner sur la pelouse comme des âmes en peine, on s’attend presque à ce qu’ils commencent un petit match entre eux avec un “chou-fleur” des capitaines d’équipe pour décider qui commence à choisir ses joueurs et, inévitablement, Yoann Huget que personne ne veut prendre dans son équipe à la fin. Heureusement, on a pas le temps d’en arriver là et la partie reprend. Après une énième pénalité sur une mêlée, Fritz décide de la tenter (sous la pression de Michalak) bien que le trois quart centre ne la sente pas trop. “Qu’est ce qu’il l’emmerde avec sa pénalité cet enculé ?” Fritz frappe avec autant de convictions que Mourad ne dit du bien de la fédé et la tentative est un échec total. On serait presque tenté de se foutre de sa gueule, mais il nous fait un peu trop flipper pour ça.

Un peu plus tard, après un coup de pied hasardeux, La Miche relance et voit s’ouvrir devant lui un trou béant, avec lequel même les comptes du Stade Français il y deux ans n’auraient pu rivaliser. Il accélère, soigne sa course pour les photographes et les ralentis qui tourneront en boucle toute la semaine et sert Fofana qui n’a plus qu’à aller aplatir. Par curiosité, on aurait bien aimé le voir négocier un petit deux contre un bien sûr, mais bon…

Les tentatives d’attaque des Australiens qui suivront seront vaines, parfaitement contenues par la défense des Bleus, qui vont même se payer le luxe d’aller chercher le point de bonus (s’il existait) sur un essai de pénalité. A chaque mêlée, on souffre avec le pack adverse et on s’attend presque à voir la première ligne française se relever et entamer une chorégraphie des Spice Girls en chantant “If you Wallabie my lover ?”.

A peine rentré, Simmons ne semble pas accepter l’idée d’endurer une telle humiliation et préfère jouer les kamikazes en assénant un plaquage cathédrale sur l’innocent Yannick Nyanga, qui voit alors son aura de mec-à-qui-on-a-envie-de-faire-un-câlin-tellement-il-était-touchant-pendant-les-hymnes décupler. Hélas, Nigel Owens avait la tête ailleurs et n’a pas vu le numéro. La délation active de la Boucherie sur Twitter, largement diffusée, n’y changera rien, l’arbitre ne livetweet apparemment pas ses matchs, ce qui est très décevant quand on voit sa suractivité sur le réseau social. Il ne sanctionne donc personne en particulier, bien que l’idée (vue sur Twitter aussi mais je ne me rappelle plus par qui) d’en sanctionner un au hasard et de les laisser régler leur compte entre eux ensuite était intéressante à exploiter.

 

 

L’arbitre ne verra rien non plus sur le temps de jeu suivant et sollicitera donc son collègue à la vidéo pour savoir s’il doit accorder un essai aux Australiens. Mais on en voit pas plus à la vidéo et il conseille donc à Nigel Owens de se démerder. L’essai n’est donc pas validé et l’inviolabilité française est préservée, n’en déplaise à Loana.

Les moments marquants qui suivent sont principalement la sortie de Nyanga et de la Miche, ovationnés comme il se doit, même si, en cette veille de 11 novembre, l’amnésie et l’hypocrisie collective concernant le cas Michalak et le traitement qui lui a parfois été réservé par ce même public (au sens large) sont un peu inquiétantes. Parra, qui avait la tête des mauvais jours, passe une ultime pénalité

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et l’arbitre libère quelques minutes plus tard l’ensemble des acteurs. Les français mettent fin à 5 défaites de suite de la plus belle des manières. Reste à savoir s’il seront capables de confirmer la semaine prochaine face à des Pumas en grande forme ou si nous fêterons le retour du French Flair avec une humiliation qui rééquilibrerait le monde du rugby, un peu perturbé par la démonstration d’hier.

Les joueurs (français, les autres on s’en tape, personne ne les connaît à part SudRugby) :

Je chercherais bien des vannes sur la première ligne mais là c’est compliqué. Ils nous auront déjà fait assez rire en ridiculisant les Australiens sur chaque mêlée (à noter tout de même que ces derniers “expérimentaient” les nouvelles annonces en trois temps pour l’une des premières fois).

 

A la fin du match, la première ligne australienne ne comprend toujours pas ce qui a bien pu clocher…

 

Suta a été très présent en défense pour sa grande première, bien sublimé par l’aura divine de Pascal Papé, qui se sera distingué par son très bel accent anglais. La troisième ligne a été omniprésente et très équilibrée. Maintenant la question est de savoir comment on va gérer ça quand Dusautoir et Harinordoquy seront de retour.

Machenaud a été bon à la mêlée, très actif et bien aidé par son pack. Michalak nous a régalé, en attaque comme en défense, il ne nous reste plus qu’à parier sur le temps que ça durera avant sa nouvelle blessure. Une pensée aussi pour Guy Novès qui doit faire avec Burgess, Doussain et Beauxis à la charnière.

A l’aile, Jean Dridéal a été d’une sobriété à toute épreuve, il n’a blessé personne et la fédération australienne ne l’interpellera donc pas sur Twitter pour exiger un message de soutien à qui que ce soit. C’est déjà ça. Concernant Fofana, si mes comptes sont bons, ça porte son compteur à 6 essais en 8 sélections. Belle statistique pour un mec qui ne sait pas faire une passe.

Au centre, la paire Mermoz-Fritz a été sur-active en défense. Alerte tout de même sur la coupe de cheveux de Mermoz, qui semble payer petit à petit le prix de son transfert à Toulon. Ouedraogo lui, semble définitivement lancer un appel du pied à Mourad pour un transfert. Enfin, à l’arrière Dulin a été, dans la lignée de ses coéquipiers, plutôt bon et inspiré.