Man'S analyse Bayonne – Clermont
par La Boucherie

  • 22 August 2012
  • 21

Par Man'S

Ovale Fourré m'a demandé de profiter de mes vacances euzkadiennes pour assister au 1er match de l'année à Jean-Dauger et d'en faire un compte-rendu succinct, ce qui m'a évité de passer une nouvelle soirée onéreuse dans les bars interlopes d'Irun, et permis de mettre en note de frais l'achat d'une peluche Pottoka pour ma fille.

Premier match de l'année à Bayonne : on s'y rend avec des espoirs plein la tête, des rêves de jeu à la Bayonnaise, de courses folles à travers champs, de balles à l'aile, de forces basques et de danses au son du txistu. On s'imagine aussi que la nouvelle paire d'entraîneur venus d'Agen tout auréolés de… non de rien, que Lanta/Deylaud donc, ont pu mettre leur patte sur l'effectif de Bayonne, façonner cette argile brute pour en faire un collectif bien huilé. On veut croire aussi que les nouvelles recrues : Chisholm, le frère de Francis, promu Capitaine, Spedding, auteur d'une saison superbe avec… Brive aux côtés du lauréat Julien Caminati, Ahotaeiloa, finalement seul joueur d'Agen à accompagner le duo d'entraîneurs (ils auraient pu venir avec Dulin et Machenaud, dommage) sauront se montrer à la hauteur de l'investissement financier du Louis-Dreyfus du Labourd Alain Afflelou.

L'autoproclamé meilleur public de France est là, tout de bleu et blanc vêtu, secouant des ballons de la même couleur pour donner au stade une allure de farandoles enfantines, et envoie au ciel son message d'amour et d'espoir avec une Peña Baiona vibrante et sonore qui réussit à me donner des frissons et croire en des jours meilleurs pour cette équipe.

Et d'un coup tout bascule, la rivière espérance se jette rapidement dans le fleuve marasme… Un coup d'envoi molasson, quelques velléités de jeu vite étouffées par la 3ème ligne asémiste, un manque d'imagination flagrant de la ligne de 3/4 de l'AB, et les 1ers points marqués au bout de 23 minutes ont vite fait de refroidir l'enthousiasme des Basques, à tel point que par moment on entend autant les clameurs des 500 Arvernes à Vern que des 16.500 Bayonnais….

Idéalement installé en loge par la grâce d'un bienfaiteur reconnaissant, je décide alors de profiter des multiples interruptions de cette partie hachée pour faire des allers-retours vers le buffet généreusement pourvu :

– un toast saumon pour une 1ère course à 2 à l'heure de Rokococo
– un 2ème pour un pas de l'oie totalement ridicule du même pour éviter une montée dans ses 22
– une émulsion de brandade pour une 1ère mêlée, pourtant préparée avec pédagogie par l'arbitre, finalement écroulée avec décision aléatoire de pénalisation (les bonnes résolutions affichées en la matière ne tiennent pas plus longtemps qu'une promesse électorale)
– un risotto au truffe pour la 5ème pénalité ratée par Potgieter, 10 remplaçant, qui par sa maladresse conduit vite son équipe à Boyer du noir
– une pique pruneau/ventrèche après la 3ème relance de Heymans, qui croit toujours jouer au Stade Toulousain, s'emballe en pensant que 3 ou 4 partenaires vont se proposer à hauteur, et va s'écraser seul dans le mur jaune.

La différence de niveau entre les 2 équipes devient de plus en plus évidentes malgré le score étriqué à la MT (3 partout), mais entre deux toasts et coupe de champagne même les plus fervents adulateurs de l'équipe locale sont forcés de reconnaître que leur équipe, bien que correcte en conquête, manque singulièrement d'imagination quand il s'agit d'utiliser la balle, de liant, de fond de jeu, mais aussi de joueur capable de faire la différence. Et ce alors que Skrela, qui a réussi l'exploit de tenir jusque là, fait tout son possible pour annihiler les possibilités d'attaques asémistes. On sent bien que les deux 15 ne tirent pas dans la même catégorie et que les Jaunards ont pris peu à peu l'ascendant, les Bayonnais prenant la sang d'encre.

On est donc pas surpris par une reprise à 100 à l'heure des visiteurs, qui après 3' de jeu inscrivent le seul essai du match par Jean-Marcellin Buttin gourmand mais incisif qui conclue façon ratier un renversement d'attaque initié par Morgan Parra.

On se dit que c'en est fini des chances bayonnaises, et j'entreprends alors un repli stratégique vers le buffet puisqu'entre la 43ème et la 68ème minute il ne se passe strictement rien, mis à part un vague sursaut d'orgueil du XV basque qui tente timidement de s'approcher de l'enbut adverse sans pour autant trouver la faille. Les Clermontois sont contraints sous la pression de commettre volontairement une multitude de fautes qui ne permettent cependant pas aux Bayonnais de scorer puisque ce n'est certainement pas un Potgie

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ter électrique qui est sur le pré. On se demande bien pourquoi le duo Deylaud-Lanta attend si longtemps pour faire rentrer un nouveau buteur en la personne de Garcia, d'autant que Phillips prend manifestement le temps de vivre sur la Côte.

Un incident tragi-comique me distrait quelque peu du magnifique plateau d'Ossau-Iraty local qu'on vient de servir (avec de la confiture de cerise d'Itxasu), puisqu'à la 68ème l'arbitre excédé par les fautes clermontoises décide de sanctionner d'un carton jaune Ti Paulo. Et comme Kayser est sorti blessé en 1ère MT et qu'il n'y a pas d'autre talonneur disponible, on est obligé d'appliquer la double règle mêlée simulée / carence. Paradoxalement l'ASM, bien qu'à 6 devant, récupère tranquillou-bilou ses ballons en mêlée au lieu de reculer de 30m et de se faire pénaliser, et fait même jeu égal en touche, les Bayonnais pensant que les touches sont également simulées. Pendant ces 10 minutes à 13 contre 15 Montferrand réussit l'exploit de prendre 3 points de plus à Bayonne.

On arrive dans le money time au cours duquel on se dit que les locaux vont pousser, se donner à fond, tenter des coups, faire un baroud d'honneur, mais aucune initiative individuel ou collective n'arrivera à m'extirper du plat de macarons (de chez Adam) et de la farandole de desserts.

Fin du match : 13-6 pour l'ASM. Pour le fun Christophe Deylaud, pour prouver qu'il n'est pas qu'un concurrent de Co-Lanta, tente un simulacre d'agression verbale à l'arbitre, mais l'intervention de l'ineffable Jean-Marc Lhermet lui fait comprendre rapidement qu'il vaut mieux faire profil bas.

Les joueurs
Les 5 de devant :
Dans une partie fermée comme la Bundesbank, difficile de mettre un joueur en exergue, légère domination de l'Asm qui n'a pas eu à forcer son talent, sans même un mauvais geste de Cudmore pour pimenter les débats.
3emes lignes : Bardy s'est particulièrement distingué, fidèle à ses origines lusitaniennes, en faisant le ménage autour des rucks, bien aidé par Lapandry. À la réception d'après match Puricelli a reçu le béret basque du meilleur Bayonnais, on se demande bien pourquoi. Le nouveau capitaine Chisholm a été bien discret, mais c'était son 1er match de top 14, il a du être surpris par le rythme (Mouarf!)

Les demis :
Parra, bien que lui aussi d'origine portugaise ne s'est distingué ni par ses cartons ni par ses valises, mais a bien dirigé la manœuvre et mis les points quand il le fallait. Philipps continue sur la lancée de sa saison dernière, décevant. Potgieter a connu un fiasco total dans son rôle de buteur et fut peu inspiré dans les lancements. Skrela ayant obtenu le même diplôme que moi, je ne commenterai pas son match par pur corporatisme.

Les 3/4 : Heymans a peut-être démarré la saison de trop, Rococoko est reparti pour une saison au trot, ses capacités d'accélération s'étant évanouies. Les centres Bayonnais furent tristes. Les trois-quart jaune et bleu ont été intraitables en défense, Fofana ciprofloxacin and amoxicillin un peu plus remuant que les autres, Sylvie Vatou peu servi, Jean-Marcellin Buttin a tenté mais a vite compris que l'heure n'était pas à la rigolade. Auteur du seul essai du match, ce qui est déjà beaucoup.

Les arrières : Lee Byrne a été moyen dans son jeu au pied, Scott Spedding n'a pas été meilleur.

En conclusion : Bayonne a du soucis à se faire et devra se reprendre rapidement contre le Stade Français le semaine prochaine, malheureusement toujours sans son buteur Benjamin Boyet. Peut-être que Lovobalavu, regretté sur la Rade, pourra améliorer le centre de l'attaque basque, en évitant de compter sur Rococoko pour conclure. La saison va être longue pour les bleus et blancs, et la pression vite peser sur les épaules du duo d'entraîneurs. Lutter chaque saison pour la survie est un exercice difficile, qui use les nerfs et les patiences, le club du lunetier va certainement pâtir de ne pas avoir renouvelé plus en profondeur son effectif.

Côté Clermontois, qui sont vite repartis en avion pour éviter de goûter aux délices des nuits locales, pas de soucis à se faire, tant que Rougerie sera blessé la défense sera solide, et leur jeu est tellement bien en place qu'on peut penser que le déplacement à Montpellier et la réception des Catalans ne seront qu'une formalité qui permettra même à Napolioni Nalaga d'effectuer un retour triomphal après son retour rocamburlesque.

Man's

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