Parce que rose… reportage au coeur des Baby Nyn's.
par La Boucherie

  • 01 August 2012
  • 11

Par Pack Dequinz

« Personne dans le monde ne marche du même pas, et même si la Terre est ronde on ne se rencontre pasLes apparences et les préférences ont trop d'importance. Acceptons les différencesC'est vrai, faut de tout tu sais. Faut de tout c'est vrai. Faut de tout pour faire un monde »
J.-P. Jaubert

À chaque chose son étrangeté : à chaque région sa spécialité gastronomique dégoutante, à chaque élite son benêt, à chaque David Marty sa passe interstellaire… Et cætera… Et cætera… En choisissant de vous présenter le rugby roussillonnais sur un étal, je savais avant de débuter que je ne pourrais pas passer outre la rédaction d’un exposé au sujet d’un club mythique de Perpignan qui fêtera dans quelques mois ses 20 ans : les Baby Nyn’s. Ce club-là est incontestablement LA perle de l’ovalie catalane, sa bizarrerie si vous préférez. Si d’aventure je vous avais choqué(e) lors de mon sujet sur le rugby à XIII et/ou si vous vous sentez troublé(e) à la moindre boutade au sujet de Felipe, Pascal et les autres, je vous déconseille fort de lire ce qui va suivre.

C’est au cours de l’année 1992 que quelques rigolos de la région perpignanaise ont eu l’idée saugrenue de monter un club de XV à l’image de celui dont toutes et tous rêvons : de l’amitié, de l’investissement, de la fête, de la fiesta, de la party. De la bamboula aussi, un peu. Et là, je vous entends penser : « Pack ferait la fine bouche à l’idée de suivre les Baby Nyn’s, précurseurs du rugby champagne sans rugby ? ». C’est très certainement que vous n’avez jamais croisé ces amateurs du mauvais goût et de l’humour potache, car les Baby Nyn’s, c’est un peu comme le pote qu’on aime bien sur MSN mais avec lequel on n’a pas envie d’être vu en ville.

J’exagère à peine, et comme je n’ai pas l’intention de vous ressortir le détail de la genèse du club (d’autant moins qu’elle est super bien faite sur le site www.babynyns.com) j’occupe l’espace en chambrage amical d’une bande de gars dont je salue néanmoins la constance (y compris dans le n’importe quoi), la gaieté (même face à l’adversité) et surtout le génie. Les Baby Nyn’s ont réinventé la notion de partage rugbystique à Perpignan en permettant à chacun, y compris aux débutants de tous âges, de vivre une palpitante aventure sur le thème du ballon ovale, une école de rugby pour adultes en quelque sorte. Voici donc bientôt deux décennies que ce club de charlots (comme ils aiment à se qualifier mutuellement) ouvre son rugby au commun des mortels, acteur mais aussi spectateur en proposant des animations lors de leurs matchs, histoire peut-être de lui faire oublier à quel point est piètre le spectacle qui lui est régulièrement donné de voir sur les pelouses de la catalonie profonde. C’est ainsi, de championnats ratés en tournois fantaisistes (l’international tournoi Rugby Rock de Torroella en Espagne, NBC Touch Rugby de Canet-Plage pour ne citer que les plus illustres), que le club « en rose et bleu » a traversé toutes ces années.

Mais voilà que je vous entends encore penser tout haut, béotiens pascalpapéistes et autres adeptes de calendriers pour routier gay : « Comment ça en rose et bleu ? Ces voyous du sud auraient-ils usurpé nos couleurs ? ». Au risque de vous décevoir, fanatiques guazzinéens, je dois vous affranchir d’une information cruciale qui a dû vous échapper pendant toutes ces années d’ultra-visibilité médiatique : la paternité du maillot à fleur fuchsia sur fond marine est à attribuer aux Baby Nyn’s qui ont débuté dans cet accoutrement champêtre aux alentours de l’an 2003, alors qu’ils évoluaient en rose et bleu depuis déjà 1992, soit bien avant les arrivées improbables d’un ballon doré en ouverture des matchs du Stade Français. Il faudra attendre 2005 pour voir le club parisien revêtir pour la première fois l’uniforme rose (lors d’une rencontre l’opposant à l’USAP à Aimé Giral), maillot qui ne sera décliné avec des fleurs de lys qu’en 2006. La photo ici à gauche prise lors d’un tournoi roussillonnais illustre plutôt bien l’ampleur du pillage.

 Alors que je sens poindre en vous un sentiment proche du scepticisme, je ne résiste pas à la tentation de vous en remettre une tournée (sur le compte d’Ovale Masqué qui paiera la sienne pour une fois). À l’époque de « l’affaire du maillot » au début du millénaire, les Baby Nyn’s ont préféré choisir la voie du buzz plutôt que celle des tribunaux, estimant qu’il n’y avait pas de raisons pour qu’ils soient les seuls à se prendre la honte sur les prés de France (et d’ailleurs, d’ailleurs…). Mais pour les créatifs équipementiers du Stade Français une brèche s’était d’ores et déjà ouverte pour que quelques années plus tard, une fois l’affaire des fleurs roses enterrée sous des coques de pistaches et oubliée après des heures d’apéro, le phénomène se reproduise quasiment à l’identique.

Nous voici donc le 7 décembre 2008, lors de la présentation du nouvel habit des Baby Nyn’s, le Pink Panther. Non, vous ne rêvez pas, ils avaient déjà osé le look Lady Gaga près de deux ans avant la naissance de l’aussi peu enviable maillot Léopard des gladiateurs de Max. Je ne risque pas d’oublier la réaction de Richard Cuffy (co-président des Baby Nyn’s, doublure de Jojo Clooney les week-ends, toujours en arrière-plan sur les photos) à qui j’ai personnellement appris le nouveau plagiat parisien. Je le cite : « Mais ils le font exprès ou quoi ? ». Cette fois encore, aucun recours en justice n’a été intenté. Par contre, les catalans ont proposé aux instances du Stade Français de venir discuter en toute convivialité des tendances à venir dans le monde de la mode du rugby.

Ainsi, Max Guazzini fut cordialement invité à la conférence de presse donnée à l’occasion de la sortie du nouveau maillot des perpignanais pour la saison 2011/12. À l’heure où je vous écris, il semblerait que ce dernier attribut rose bonbon n’ait pas encore été copié, par personne. Enfin je crois, mais si

should i get a divorce

vous voulez un avis qui n’implique que moi, ça ne m’étonne pas vraiment. D’ailleurs, j’ai encore un peu de mal à comprendre pour les précédents mais les chiffons ne sont pas tout à fait ma tasse de thé. Je préfère laisser ça aux rugbymen et me concentrer sur une petite bouteille de rosé bien frais.

Pour finir, je ne saurais que trop vous conseiller d’aller en apprendre un peu plus sur ce club haut en couleurs qu’est celui des Baby Nyn’s, sur leur site par exemple où vous découvrirez entre autres leur nouvelle collection automne-hiver et le calendrier de la saison. Car si l’envie vous prend de passer un agréable dimanche après-midi en compagnie de gars et de filles dont l’ouverture d’esprit et l’autodérision semblent être les seules croyances, je vous suggère vivement d’aller leur rendre une petite visite dans leur stade perpignanais à l’occasion de l’une de leurs rencontres.

Je vous abandonne mes mignonettes, je dois me rendre à l’inauguration de la nouvelle tribune presse de Gilbert Brutus. Ils ont promis qu’il y aurait des huiles et des olives. Vous commencez à me connaître, si on me prend par les sentiments…

 25/11/11 – Cuffy vs Pool-Jones. Le Duel des Richard(s)

Richard, overbooké co-président et entraîneur des Baby Nyn’s (également doublure de George Clooney dans l’inédit Ocean’s Fifteen et où le personnage principal se fait hacher l’oreille lors d’un combat d’une cruauté insoutenable) a accepté de répondre à quelques questions un peu « tsoin-tsoin ».

1 – Richard, tu es bénévolement et intensément investi dans ton club. Raconte nous brièvement la semaine d’un dirigeant des Baby Nyn’s.

Tout d'abord je tiens à préciser qu'aux Baby Nyn's les dirigeants sont avant tout joueurs donc, en plus des entrainements sportifs le mercredi et le vendredi de 20h à 22h (il n'est pas rare que le vendredi ça finisse un peu plus tard) (NdPack : oui, mais uniquement quand ‘Manu ne va pas bien’), nous devons nous occuper de toute l'intendance afin que le week-end tout se passe pour le mieux. Le lundi je commence donc par faire la lessive des équipements qui sont souillés du dimanche (NdPack : du rose et des tâches ménagères ça m’inspire un clip de Queen), ensuite le mardi il n'est pas rare que je passe par le Comité du Pays Catalan récupérer quelques papiers, finir d'enregistrer quelques licences ou tout simplement faire quelques raisonnements sur la journée de championnat. Enfin, le vendredi après-midi, lorsque nous jouons à domicile, je vais faire quelques courses afin de recevoir au mieux l'adversaire du dimanche.

2 – Et ses week-ends ?

Les week-ends, c'est un peu plus simple puisqu'en général du vendredi soir à 20 heures au dimanche à 14 heures je passe la plupart du temps suspendu au téléphone pour savoir qui sera présent pour défendre nos couleurs sur le pré (NdPack : vu les couleurs, je ne suis pas trop étonnée. Je me demande même comment d’autres acceptent de passer à la télé).

3 – Et ses vacances ?

Aux Baby Nyn's il n'y a pas de vacances pas de trêves, à part entre les deux réveillons (NdPack : et quand ‘Manu ne va pas bien’), pendant que ce que d’autres appellent l'intersaison nous continuons de proposer un entrainement que nous délocalisons souvent sur la côte enfin de profiter d'un bon bain salé enfin de séance.

4 – On peut désormais affirmer que les Baby Nyn’s sont les muses de l’avant-gardisme parisien. Comment les adhérents et toi-même vivez-vous ce statut d’icône du prêt-à-jouer ?

Toujours avec autant de fierté et d'interrogation, car OUI on se demande toujours si il y a bien eu coïncidence.

5 – Une nouvelle ligne, un nouveau visuel ont vu le jour il y a quelques mois dans les vestiaires des Baby Nyn’s. Que dirais-tu au sujet du nouveau sponsor maillot des « autres » rose et bleu ? (ndlr : Malabar)

Justement c'est EnorMeeeeeuuuuhhh !!!! (NdPack : reste poli STP) Même si pour le coup il n'y a pas vraiment de ressemblances cette fois-ci, la venue de leur partenaire (une célèbre pâte à mâcher) est vraiment une drôle de coïncidence vu que depuis deux saisons nous endossons un maillot “bonbons” avec toutes sortes de sucrerie (Carambar©, sucettes, bonbons et plein d'autres choses qui font tomber les dents) (NdPack : ce qui ne risque pas d’arranger les affaires de Manu si vous voulez mon avis).

6 – La saison 2011/12 s’achève, quel bilan pour les Baby Nyn’s ?

Le bilan est plutôt bon puisque avec un groupe renouvelé à plus de 50% nous sommes tombés les armes à la main en finale du Championnat du Pays Catalan de 4éme série.

7 – Et ensuite ? Les festivités de l’été, les tournois ?

Ben là nous sommes en pleine préparation puisque nous sommes qualifiés pour les demi-finales de la Coupe de France de rugby à 7 qui se déroulera le 2 juin à Chateaurenard (84) où nous affronterons l'USAP (66) et le club de Capestang (34). 

8 – Que dirais tu pour convaincre Ovale Masqué de rejoindre les Baby Nyn’s ?

Ce que je dis à toutes les personnes qui sont désireuses de nous rejoindre « Viens faire quelques entrainements, après on parlera du reste… » (NdPack : ‘comment consoler Manu’ par exemple ?)

9 – Et à Ovale de Grâce pour qu’elle vous soutienne ?

Ovale de Grâce c'est ton vrai nom ou il y a une contrepèterie derrière tout ça ?
(NdPack : je sens poindre l’incident diplomatique. Question numéro 10 et j’me casse avant que ça me retombe dessus)

10 – Les Baby Nyn’s en un mot…

Gnigniiigniiiii ! Si j'avais eu droit à une phrase j'aurais plutôt proposé notre célèbre “Baby Nyn's un
jour, Baby Nyn's toujours…” (NdPack : accordé)

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