Le Lab'Occitan analyse Toulouse-Toulon
par Damien Try

  • 11 June 2012
  • 51

Par Damien Try

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Pour ce dernier compte-rendu de match de la saison pour le Lab'Occitan, je me suis retrouvé face à un léger problème technique. En effet, j'ai participé hier à la fête des rugbys avec l'équipe du Rugbynistère (la bise à eux), petit tournoi de “rugby à la cocarde”, comprenez flag-rugby, dans le nord de Toulouse. Tournoi très sympathique, à peu près bon esprit, suivi de la finale retransmise sur grand écran. Ayant besoin d'être frais et dispo tôt le lendemain, j'avais prévu de boire peu, mais une fois la finale lancée, puis gagnée, il s'est avéré que j'avais beaucoup plus soif que prévu. Je me suis retrouvé le lendemain matin dans mon lit, pensant que j'étais encore à la soirée et que j'allais bien galérer pour rentrer chez moi. Le peu de souvenirs que j'ai du match ne me permettant absolument pas de faire un compte-rendu, j'ai dû aller sur mon site favori de streaming pour revoir le match aujourd'hui à l'aube (sur les coups de 16h). On a sorti des blagues hilarantes pendant la soirée je crois, mais tout est oublié, et rien ne reviendra. Petit message au staff de la Rugbystinière, les vidéos ne doivent pas non plus revenir merci. J'ai donc revu le match aujourd'hui, et je dois vous avouer que c'était pas beaucoup plus beau qu'hier, mais on a bien ri tout de même.

Le film du match :

Pour l'avant-match, la grande question consistait en la possible présence de Hayman. L'incertitude était donc du côté toulousain, aurait-on le plaisir d'affronter le mec qui s'est fait tordre par les mêlées de Bourgoin et d'Albi ? La grosse commission LNR-FFR décida finalement que non, “Dura lex sed lex” (c'est de l'irlandais, ça veut dire “on vous pétera les couilles jusqu'au bout du bout, y compris pendant vos compétitions domestiques”). C'est donc Kubriachvili qui aura le plaisir de tenir le rôle du quatre heures de Steenkamp.

Mais Guytou, le grand Guytou, avait lui aussi son mot à dire sur la feuille de match. Coup de bluff magistral, les postes 10 12 13 sont redistribués au dernier moment, Beauxis laissant sa place à McAlister à l'ouverture, Fritz décalant premier centre pour laisser la sienne à David qui rentre sur la feuille de match. Imaginez la tête que Giteau et Wilkinson ont dû tirer dans le couloir quand ils se sont rendu compte de la supercherie. Tu pensais jouer contre un lémurien sous LSD qui n'a pas pris un intervalle depuis février 2006, et tu te retrouves à défendre face à un All-Black bodybuildé qui court dans tous les sens. Magnifique. Bon pour Bastareaud en revanche, je suis même pas sûr qu'il ait remarqué le changement, tant Fritz et David sont interchangeables. L'excuse invoquée par le divin stratège est que “Beauxis a la migraine depuis 2 jours”. La migraine… La feinte que te sort ta meuf quand elle veut pas cette nuit. Ben là Guytou voulait pas. Magique. Mais on ne peut pas faire n'importe quoi non plus, Toulouse recevra une sévère amende pour ce changement dans la feuille de match. Au moins aussi sévère que celle reçue par l'Équipe de France pour leur réaction au Haka, je n'en doute pas.

La première mi-temps fut plutôt morne, et peut être résumée à la dernière franche action toulousaine, où après plusieurs temps de jeu dangereux, la défense toulonnaise prend le pas sur l'attaque, et McAlister se résout à taper un drop des 15 mètres. Sur le poteau. Un Toulousain récupère le ballon en position de hors-jeu, et la balle est donc rendue aux bad boys de la Rade. 9-9 à la mi-temps, on s'ennuie fort, entre un coup de pute de Botha et un plan complètement vomitif filmé par la Cable Cam.

La seconde mi-temps délie un peu le jeu, principalement grâce aux cartons de Bruno et Servat, qui a choisi de finir sa carrière avec le petit plaisir de coller des pains au talon adverse, chose qu'il s'est retenu de faire toute sa carrière. Son remplaçant, le jeune Tolofua en profite pour nous rappeler qu'il n'a que peu d'expérience à ce poste, avec un lancer pas droit dès sa première touche, heureusement non signalé par Romain “the classy Frenchman” Poite. Alors que Poitrenaud et Burgess (rentré à la 50ème) font un concours de patinage artistique sur la pelouse trempée, Jean-Baptiste Elissalde en profite pour nous expliquer qu'il n'aime pas le score de 12-12, et que marquer un essai serait pas mal. Merci pour cette intervention JB, c'est pas toujours que marquer des essais au rugby c'est bien. Mais Toulouse n'arrive pas à conclure ses actions, malgré sa domination. Un sauvetage de Lapeyre, un hors-jeu d'Armitage ou une interception de Smith viennent toujours faire capoter les possessions toulousaines. A force de se faire manger par Steenkamp, Kubriachivli finit par prendre un carton, et permet au pauvre Chilachava de vivre un instant JM Doussain, en effectuant sa première rentrée en Top14 pour la fin de la finale. Une petite pensée pour lui, c'est sympa de faire sa première mêlée pro face à l'ogre Guthrö qui venait de croquer le Yachvili sans Petrol Hahn tel un vulgaire poulet Marengo, et qui avait encore faim. Beauxis, qui a enfin dû trouver d

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e l'aspirine, rentre à la 71ème, un peu après que Luke McSkywalker se soit blessé en passant la pénalité du break (18-12). C'est évidemment le Tournant du match. Deuxième Tournant du match quelques minutes plus tard, pour ce qui s'annonce comme la dernière chance de Toulon qui doit marquer un essai transformé, une pénal-touche près de l'en-but toulousain. Mais le troisième Tournant du match brise les espoirs toulonnais, une passe de Giteau un peu haute, mal contrôlée par Smith, et la balle est rendue aux stadistes. C'était sans compter le talent de Burgess qui offre un ultime Tournant du match aux Toulonnais, qui ne parviennent qu'à produire un en-avant de la succession de petits tas devant la ligne toulousaine.

Le rugby, ça dure 80 minutes, et à la fin, c'est Toulouse qui gagne. Le Stade ramène donc enfin place du Capitole un bouclier attendu depuis près d'un an, en remportant sa troisième finale sans marquer d'essai en trois ans. Le Top14, c'est une grosse mêlée et un bon buteur, cqfd. Le score est flatteur pour les Toulonnais, qui n'ont été inquiétants que dans les derniers instants de la partie, alors que Toulouse a eu plusieurs belles occasions, récompensées uniquement par des pénalités.

Les joueurs :

Les gentils :

Monstrueux match du monstrueux Steenkamp, qui a tout broyé, en mêlée comme dans le jeu ouvert. Servat sort par la grande porte, en manquant de tuer Jonny Wilkinson sur un placage en fin de partie. Grosse prestation aussi de la deuxième ligne dans un match très demandant question combat, Albacete ne s'est même pas fait pénaliser. Dusautoir a fait du Dusautoir, tuant toutes les attaques du match, pour une équipe comme pour l'autre. Nyanga été récompensé pour sa superbe saison, évitant de justesse le rôle du plan cul régulier qu'on nique toute l'année, mais qu'on largue avant les vacances/phases finales. On a peu vu Doussain, rapidement remplacé par Burgess qui a commencé son match en faisant une faute grossière en touche, et terminé son match par une passe ridicule qui a rebondi à 3 mètres de Beauxis qui a redonné espoir aux Toulonnais. Magalie Stère (© Ovale Masqué) a fait un très grand match, avec comme seule fausse note son pourtant facile drop manqué. Il paraît que Clerc et Matanavou étaient sur le terrain, mais le rugby à 10 ne se sert que peu des ailiers. Poitrenaud solide.

Les maichants :

Botha et Armitage ont été dignes d'eux-mêmes. Wilko a alterné le bon et le moyen, réussissant les pénalités difficiles, ratant les très difficiles. Lapeyre a été excellent, sur les ballons hauts et en défense surtout, même s'il a passé la soirée à se faire jeter en touche contre les panneaux publicitaires. Vous aurez noté l'effort que je viens de faire de ne pas sortir une vanne sur la pelade du pauvre garçon, même si j'étais très tenté. Il s'en est fallu d'un cheveu… Big up à Mourad, s'il n'avait pas dit du mal du rugby français après le match, tout le monde aurait été déçu.

Le Choc des Coffres :

Nouveau duel entre nos deux coffres à ballons favoris, cette fois non pour l'EdF, mais pour un Brennus. Fritz a été omniprésent, avec 5 placages et 7 ballons, dont deux belles courses de 5-10 mètres dans la défense. Il a rappelé que c'était un Monsieur, avec deux rappels à l'ordre de R. Poite, notamment pour un mauvais geste subtil (mais pas assez) sur Van Niekerk. Bastareaud a été beaucoup plus discret, touchant l'essentiel de ses 7 ballons dans les derniers instants de la partie, utilisé dans le rôle contre-nature pour un centre de tracteur sur des actions à zéro passe. On remarquera tout de même une belle course le long de la touche, avec une passe très difficile en plein milieu de la défense.
Le Toulousain remporte au final non seulement le bouclier, mais aussi le duel, avec un total de 3 passes contre une seule pour le Toulonnais !

Le bonus :

Je finirai cet article par une anecdote et une blague.
L'anecdote, c'est que j'ai croisé Frédéric Michalak hier soir, et que je lui ai filé une carte de visite de la Boucherie Ovalie. Il l'a prise sans regarder ce que c'était, mais sachant qu'il n'apprécie que peu les bouchers (il nous a bloqués sur twitter), c'est peut-être mieux ainsi…

La blague, elle ne marche qu'en anglais désolé.
Alexis Palisson walks into a bar and orders the best beer they serve. He tries to drink it but the glass falls on the floor. “Damn it ! It's the fourth fine ale I lose this year.”

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