Casier Judiciaire : Jalil Narjissi
par La Boucherie

  • 23 April 2012
  • 9

 

Par Marc Giraud’agneau du Labo’Agenais

(compte Twitter @_____Paul_____).

 

Chers lecteurs, cela ne vous a sans doute pas échappé, une affaire remue et éclabousse en ce moment la France Ovale de tout son sang. Courageusement, l’équipe de la Boucherie Ovalie a enquêté à ses risques et périls, pour que la lumière soit faite et que la justice retrouve un peu de son crédit.
Le chiffre, un… qui correspond au nombre de carton emmagasiné par Jalil Narjissi ces trois dernières saisons.
Que se passe-t-il ? La justice est-elle impartiale ? Ses adversaires ont-ils véritablement tous joué le jeu ?
Pouvant compter sur de grands sociologues du combat, le Labo’Agenais vous livre aujourd’hui les généralités GENERALES quant à cette affreuse vérité qui ne peut plus durer !

 

 

Club : SUA LG depuis 8 saisons.

Clubs précédents : formé à l’US Saint-Denis, Bobigny, Strasbourg et Castres.

Age : 32 ans (né le 18 janvier 1980).

Taille : 1m78.

Poids : 95 kilos (en réalité, tout juste 70).

Poste : Talonneur, ses oreilles nous ont confirmé l’info.

Nombre de matches joués : environ 200.

Nombre d’essais : 12.

Cartons : seulement 14 (plus d’une centaine officieusement).
Nationalité : Marocaine (46 sélections avec l’équipe nationale du Maroc, dont il fut fort souvent le capitaine – Champion d’Afrique en 2005).

Caractère : Dur à l’extérieur, moelleux à l’intérieur.

Projet Professionnel : Pompier professionnel.

Sa devise : « Ne pas réfléchir et mettre des coups de casque ! »

Il aime : les pruneaux, le rugby, mais aussi la boxe, le vélo et la randonnée, écouter la zik’ du groupe Sniper, le film “Lawrence d’Arabie”, casser des genoux, organiser des barbecues, se faire ponctionner les oreilles, les bricks marocaines et recoudre ses arcades avec les boyaux de ses adversaires.

Il n’aime pas : se faire croquer en mêlée, la Pro D2, les trajets en bus, se raser et son tempérament parfois trop impulsif et excessif.

 

Chapitre I – Un jeune de banlieue plein d’orgueil…

Pour retracer son parcours rugbystique, il faut remonter 29 ans en arrière lorsque Jalil arriva en France (Saint-Denis – 93) à l’âge de 3 ans. Le bon âge, pour mettre quelques mandales à ses camarades de maternelle, qui rigolaient à lui faire des chatouilles. D’ailleurs personne ne sait ce qu’ils sont devenus… Mais l’école, ce n’était pas trop son dada. Jalil choisi donc d’arrêter l’école en troisième, au collège. « L’atmosphère dans laquelle je me situais était difficile, c’était des incitations à faire autre chose, à ne pas suivre le droit chemin ». Jouer les animateurs, il ne peut s’en cacher, Jalil adore ça. « Dans une classe de trente-cinq – comme sur les terrains à XV d’ailleurs – il y a toujours des éléments perturbateurs ». Ce qui peut entre parenthèses expliquer son goût pour le relevage aigu de mêlée.

A l’école comme dans la rue, il faisait le jeune de banlieue. C’est à peine 7 ans dans la besace qu’un beau jour, le petit franco-marocain découvrit le rugby, à Saint-Denis. Le rugby fut une révélation. Dans les vestiaires, le discours de ses coachs de l’époque était clair : « Bon les petits, le rugby c’est des valeurs telles que le respect, la solidarité… mais surtout foncer sans réfléchir ». Jalil aura retenu le message. Une nouvelle aventure se dessina lorsqu’il choisit de jouer à Bobigny. En effet, il n’était qu’en junior quand Abdelaziz BOUGJA, Président de la Fédération Royale Marocaine de Rugby (en vérité un Qatari ayant fait fortune dans le pétrole), repéra ce futur grand saigneur du Top 14. « C’était un gamin de banlieue à peine formé, se rappelle le dirigeant éducateur. A l’époque, pour constituer une équipe, on prenait des jeunes de La Courneuve. Il fallait leur donner une âme, on les emmenait au Maroc, on leur apprenait leur langue, ils retrouvaient leurs racines et apprenaient surtout à relativiser leur situation en France ». Sa carrière lancée, il débarqua en Pro D2 en 1998 du côté de Strasbourg, puis goûta 3 ans après au Top 14 du côté de Castres, et enfin choisit de s’engager fidèlement avec Agen, où il forgea ses armes et façonna ses poings.

 

Chapitre II – Le règne de Narji’sissi

Toujours généreux sur le terrain, Jalil Narjissi s’est construit une réputation d’allumeur. Allumeur de chandelles s’exclameront les plus incultes des supporters du championnat ?! Mais non vous avez cru quoi, restons sérieux ! Qualifié de « lion en cage », Jalil reste à ce jour privé de viande fraîche jusqu’à 48h avant l’échéance qui s’annonce. L’idée étant de réveiller ses facultés les plus primaires de manière à ce qu’il charcute jusqu’aux tripes ses opposants.

 

Le saigneur Narjissi a toujours prôné beaucoup d’humilité envers ses adversaires. Aussi durant son règne, il n’a jamais eu la prétention de mettre une bonne cravate de façon à sceller un match de manière bien trop déloyale. Le respect c’est aussi reconnaître les qualités de son vis-à-vis du jour, lui rendre honneur en s’abaissant devant lui n’est donc guère honteux, mais simplement une marque de considération.
Malheureusement, nombreux sont ceux qui ont trop vite et très mal interprété ses nombreux plaquages appuyés, comme en 2009 sur le n°8 de la Section Paloise Vlatcheslav GRATCHEV. Pourtant il n’y avait rien de méchant, il voulait simplement lui rendre hommage pour son capitanat avec la sélection Russe.

 

Les Biarrots ne sont pas en reste, cette saison Magnus LUND a également fait les frais d’un léger plaquage guère répréhensible.

(Cliquez pour que le gif s’anime)

Pourtant Jalil semble s’assagir avec l’âge, ce qui peut être source à polémique. A en croire ces dernières images d’archives, rien y fait, Fabien BARCELLA n’étant pas d’un assez gros calibre pour le talonneur du SUA.

 

Fait plus inquiétant, l’intervention il y a quelques mois d’un jeune audacieux prénommé Gregory Le Corvec qui, alerté par la situation, se pressa d’estomper la frilosité de Jalil Narjissi. N’y allant pas de main morte, ou devrions-nous dire de tête morte, cette tentative n’eut à nouveau que trop peu de conséquences. C’est un fait avéré, Narjissi ne cartonne plus si bien qu’avant.

 

Chapitre III – Une idéologie, mais fini les pruneaux ?

Narji’sissi incarne à lui seul le maintien d’un rugby de qualité, toujours plein d’enthousiasme, de valeurs, de combat et de coups de casques. Mais nous vous accordons que les marrons, se font ces derniers temps très rares, trop rares. Une réalité absurde, qui nous désabuse. Les explications de ce constat aggravant ne peuvent en aucunement se limiter à sa main gauche cassée il y a quelques semaines, à cause de toutes ces mêlées agenaises qui ont explosé comme des bombes cette saison.

Après avoir mené une enquête de fond, nous avons relevé qu’il a désormais choisi de rentrer dans les rangs. Se tenir à carreau, ne pas faire de bruit pour faire grandir le Sporting Union Agenais.
Aussi, Bakkies Botha s’est permis de profiter de la situation il y a peu, lors de la dernière confrontation opposant le SUA au RCT. En tapotant affectueusement le crâne de Jalil Narjissi, le grand girafon sud-africain rendait hommage à l’un de ses rivaux et grands saigneurs du XXIème siècle.
Et puis après tout, tout le monde sait qu’Agen est la mêlée la plus pénalisée cette saison… alors comment voulez-vous relever proprement une mêlée, quand vous prenez tant la grêle sur votre propre engagement ?
Un espoir… le Narjissi d’avant refera-t-il un jour surface ?

(Source : Certains propos entre guillemets ont été recueillis par le journal Libération).