Fiche Taupe 14 : Montpellier
par La Boucherie

  • 02 March 2012
  • 10

Par Fugu Bieragogo,

 

L’histoire :
Pendant longtemps dans l’Hérault, rugby a rimé avec Béziers. Le club aux 11 Brennus a en effet monopolisé l’attention durant des décennies, et le rugby montpelliérain a dû attendre le déclin de l’ogre biterrois pour devenir calife à la place du calife. Ainsi, si à Montpellier, on clame haut et fort que l’on joue au rugby depuis 1893, le MHRC est un club relativement jeune, créé en 1986, issu de la fusion du Stade Montpelliérain et de la section rugby du Montpellier Paillade Sport Club de notre Loulou Nicollin national. Une idée survenue, raconte-t-on, lors d’un petit apéro entre ce dernier et notre regretté Georges Frêche, alors maire de la ville et grand épicurien.

Le Montpellier Rugby Club voit alors le jour et évolue en première division groupe B, sur le terrain mythique Stade Sabathé, notre petit Murrayfield à nous. L’équipe, menée par des joueurs du coin tels Didier Bès, et quelques anciens du vieux voisin biterrois, accède pour la première fois à la première division en 1991 et y reste 5 ans. S’en suit alors un parcours en dents de scie, rythmé par des apéros trop arrosés au club-house et autres crises financières.

Le club plante alors ses sardines et campe en deuxième division jusqu’à la saison 2002-2003, au cours de laquelle il remporte le championnat de pro D2. Pendant l’été, le club adopte la fleur de ciste comme logo et devient le Montpellier Hérault Rugby Club. La saison suivante, le MHRC ajoute un deuxième trophée à son palmarès, le très convoité Bouclier Européen, obtenu en triomphant des redoutables italiens de l’Arix Viadana. Pour ceux qui ne connaitraient pas cette compétition, c’était la coupe qui était en-dessous de l’Amlin Cup (et si, ça existe) : un véritable fourre-tout qui voyait s’affronter les futurs relégués du Top14 et quelques sparring-partners roumains ou espagnols. Sur l’échelle du divertissement, on frôlait le zéro absolu, la compétition fut d’ailleurs supprimée en 2005. Enfin bref, pour la première saison de Taupe 14, le MHRC termine à la onzième place. On peut alors y croiser des jeunes soi-disant prometteurs comme Julien Tomas ou  Fulgence Ouedra-je-sais-pas-quoi, mais bon on s’en fout, il percera sans doute jamais.

En 2007, avec l’avènement du professionnalisme et le début de la fin du rugby de terroir, le MHR quitte le stade Sabathé pour s’installer dans un stade Yves-Du-Manoir flambant neuf destiné à accueillir la Coupe du Monde. Arrive alors la nouvelle vague du rugby montpelliérain, emmenée par les « 4 fantastiques » Ouedraogo (tiens, encore lui?) Tomas, Trinh-Duc et Picamoles. Sans faire de bruit, le MHR (qui abandonne un C) se fait une place dans le ventre mou du top14, jusqu’à l’arrivée en 2010 du messie Fabien « Droopy »  Galthié, associé à Eric Béchu et Didier Bès.

La saison 2010-2011 est l’année de toutes les folies : le MHR termine à la 6ème place en terrassant les pirates de la rade toulonnaise lors de la dernière journée et accèdent ainsi pour la première fois de son histoire aux phases finales et à la coupe de la bière. C’est la grosse bringue à Montpellier. Mais le rêve ne s’achève pas ici, et la bande à Fulgence (finalement pas si mauvais que ça le jeune), en battant sur le fil le Castres Olympique à Pierre-Antoine puis le Racing Metro lors d’une demi-finale épique au Vélodrome de Marseille, se qualifie pour la finale face à l’ogre toulousain. La suite tout le monde la connait, à Montpellier on l’a toujours en travers de la gorge, alors on n’épilogue pas. La saison 2011-2012 est donc celle de la confirmation pour le MHR qui aspire à devenir une des références du Taupe 14.

Fabien Galthié laisse exploser sa joie suite à la victoire en demi-finale contre le Racing

La ville :
Ville étudiante de près de 300 000 habitants, Montpellier, située dans le cœur de l’Hérault à 10 minutes de la Mer méditerranée est une ville dynamique où il fait bon vivre et où la bière est bonne. Cité sportive par excellence (merci Georges Frêche), Montpellier est représenté dans l’élite de nombreuses disciplines telles que le football, le rugby évidemment, le handball surtout, mais aussi le water-polo et même le hockey sur glace.
Le cœur de ville montpelliérain, à l’image de la place de la Comédie, abrite d’innombrables tavernes qui voient déferler continuellement, chaque soir de la semaine, le flot de la population étudiante qui avouons-le, passe beaucoup plus de temps à l’apéro qu’au boulot, ce qui n’arrange en rien la réputation de glandeurs des sudistes.

Le boucher :
Dans le monde impitoyable du taupe 14, il existe une créature dont la seule prononciation du nom fait trembler  les plus valeureux guerriers et ravive les douleurs les plus profondes de chaque demi d’ouverture. Une monstruosité d’1m95 de haut/large et de 118 kg qui règne en maître sur les champs de bataille, responsable à elle-seule du gouffre de la sécurité sociale. Cet être maléfique, né dans les ténèbres du Caucase, répond au nom de Mamuka Gorgodze.

« Si Mamuka Gorgodze était né 50 ans plus tôt, Staline aurait sans doute été le maître du monde. » Proverbe géorgien.

Comme le veut la coutume géorgienne, les garçons, dès qu’ils sont en âge de marcher, sont abandonnés dans la nature pendant un an. Ainsi, seuls les individus les plus forts ayant survécu seront jugés dignes de devenir rugbymen. Le petit Mamuka, lui, a hanté les montagnes géorgiennes dix-huit années durant, se nourrissant d’ours bruns et de loups, jusqu’au jour où il fut trouvé et emmené par un démarcheur montpelliérain qui s’était semble-t-il perdu en chemin. A 20 ans, Gorgodze arrive donc au MHR. D’abord utilisé en seconde ligne, Fabien Galthié décide de le repositionner en troisième ligne aile : c’est là la pire erreur de l’humanité depuis l’invention de la bombe à hydrogène.

Ainsi, depuis bientôt deux ans, accompagné de ses sbires Jgenti, Shvelidze et Nariashvili, « Mamuken le survivant » sème la terreur sur les terrains de la France entière, collectionnant les mâchoires et clavicules comme les philatélistes collectionnent les timbres. Seul Pascal Papé semble être en mesure de lui tenir tête.

Gorgodze vs Papé : à côté, le 21 décembre 2012 c'est du pipi de chat.

Le joueur au nom imprononçable :
Na’ama Leleimalefaga. Oui monsieur. Réincarnation du chanteur hawaïen Iz, le pilier samoan surnommé Nem’s est le cauchemar de tous les commentateurs.

Les joueurs-clés :
Il existe à Montpellier une propriété mathématique irréfutable : MHR – Ouedraogo = Défaite. On exagère à peine, tant  le capitaine courage parvient à galvaniser ses troupes. Quand le troisième ligne international est sur le terrain, le MHR peut défaire n’importe quelle équipe, mis à part le Stade Toulousain et le Leinster…
Autre figure de proue du XV de ciste, François Trinh-Duc, ex et futur demi d’ouverture du XV de France, démontrant une capacité remarquable à attaquer la ligne, et qui, le jour où son jeu au pied sera du même niveau que son jeu ballon en main, deviendra une référence au niveau mondial.
A la mêlée, Julien Tomas s’avère lui-aussi incontournable, dynamisant les sorties de ballon comme personne, et permettant au MHR d’exercer un jeu ultra-offensif et spectaculaire.
Enfin, le quatrième fantastique : Louis Picamo… Ah non, lui, il est parti. Le traitre.

Scénario catastrophe :
Fulgence Ouedraogo, alors qu’il tentait de sauver une trentaine d’enfants piégés dans un immeuble en proie à un incendie, est gravement brûlé et doit mettre le rugby entre parenthèses. Trinh-Duc se fait dévorer par Mamuka Gorgodze, qui lui part tourner un film au Japon en tant que doublure de Godzilla. Martin Bustos Moyano trouve les cités d’or et ne veut plus revenir au pays. Thibaut Privat joue toujours. C’est la catastrophe.
Le MHR est orphelin et enchaîne les défaites. Le club parvient à se maintenir grâce aux résultats catastrophiques Biarritz et Bayonne. La saison suivante, le club est contraint de fusionner avec Béziers, mais ne parvient pas à se maintenir dans l’élite. Fabien Galthié est retrouvé pendu dans les vestiaires. Gorgodze décroche un oscar et arrête sa carrière de boucher.

Scénario idéal :
Éliminé de la H Cup, le MHR se concentre sur le top14. Comme la saison dernière, le Droopy Squad atteint les barrages, après avoir terminé à la 4ème place. Le MHR reçoit le CO, revanchard, qui une fois de plus échouera aux portes des demi-finales. Sur sa lancée, Montpellier défait le RCT et accède pour la deuxième fois consécutive à la finale du Top 14. Au Stade de France, la bande à Fufu affronte le Stade Toulousain, qui, émoussé suite à sa finale de H Cup perdue contre le Leinster, ne parvient pas à contenir les attaques incessantes des Héraultais. Ouedraogo ramène le Brennus sur la place de la Comédie. Louis Nicollin abandonne le football et prend la présidence du MHR, pour apporter 3 millions d’euros au budget du club. Suite au départ de Matadigros au Racing, le MHR recrute Harinordoquy et Damien Traille qui refusent d’accompagner le BO en ProD2…