Le Top du Taupe 14, journée 13
par Ovale Masque

  • 28 December 2011
  • 13

Par Ovale Masqué, avec la participation d’Ovale de Grace pour SF – BO et de Bruce Rihanna pour Toulon – LOU.

Après deux journées de Heineken Cup pendant lesquelles Ovale Masqué était en vacances et où le reste de l’équipe n’a rien branlé, les Bouchers sont de retour pour revenir sur la 13ème journée de Taupe 14, celle de Noël ou du “Boxing Day” comme disent les Anglais. Un nom qui fait rêver nos coeurs de bouchers… mais le spectacle a t-il été à la hauteur ?

 

Stade Français – Biarritz Olympique 23 – 10

On ne change pas une formule qui gagne; c’est donc, comme cela devient coutume, sous une pluie battante et un vent glacé que le Stade Français recevait le Biarritz Olympique. Papé marche sur l’eau, détourne les bourrasques d’un simple froncement de sourcils et est en passe de devenir le meilleur finisseur des Parisiens en plantant son 5e essai en 5 matchs.
La deuxième mi-temps commençait sur un match qui semblait déjà tué à 16-0; mort confirmée par l’essai de Felipe “Monsieur Plus” Contepomi, ce qui devient aussi une habitude.

Le BO, quant à lui, s’est montré inhibé voire fébrile jusqu’à l’entrée de Yachvili (46e), qui a donné de l’air et pas qu’au pied. Le club basque a alors changé de physionomie, mais pas suffisamment pour concrétiser au score. Les déclarations des joueurs après-match (en tout cas pour ceux qui ont souhaité parler) confirment l’impression donnée sur le terrain de dissensions entre protagonistes, quand en face, le Stade Français, qui cafouille encore pas mal, montre un plaisir réel; évidemment, des dynamiques inverses produisent des effets contraires, et réciproquement.
Plaisir partagé par les quelques supporters valeureux qui ont bravé les intempéries pour brandir des banderoles à la gloire de son favori pour les primaires ovales, Pascal Papé, réellement ému du témoignage de son peuple!

 

 

Perpignan – Bordeaux Bègles 38 – 13

Un match qui sentait bon la ProD2. D’un coté l’USAP, en voie de Béhotisation après un très beau record de 7 défaites consécutives, de l’autre le promu surprise bordelais, dont tout le monde se dit qu’ils vont bien finir par craquer. Surtout Serge Blanco.. Pour un match aussi crucial, on pouvait s’attendre à un bon vieux match de merde et un score final de 12-9. Malheureusement pour nos âmes de bouchers, le match fut agréable. L’USAP, qui alignait seulement pour la seconde fois son trio Hook – Mermoz – Marty, décidait d’envoyer du jeu dès le début de match. Malheureusement pour eux, de nombreuses fautes de mains et quelques pénalités débiles permettaient aux Bordelais de prendre le score en première mi-temps. Puis ce fut le drame : pourtant réduits à 14, les Bordelais réussissent à progresser grâce à un maul de 40m, comme à la belle époque. Dans la foulée, le demi de mêlée Heini Adams fait une valise sur Olibeau (vous avez déjà essayé de faire une feinte de passe à un chêne centenaire? Et ben c’est pareil) et va marquer un essai assassin juste avant la mi-temps. L’UBB mène 13-6 et les premières pendaisons ont lieu à la buvette du Canigou.

Mais l’USAP va revenir des vestiaires en bien meilleure forme (sans doute l’effet Sylvain Deroeux, dont le look de tueur à gages ukrainien pourrait réussir à effrayer David Couzinet) et très vite marquer grâce à un essai plein de rage et de désespoir de Farid Sid, qui prouve qu’il ne mérite pas la corbeille. Cette phrase était sponsorisée par l’Académie Française. La partie va alors devenir à sens unique : Mermoz et même Marty (!) enchaînent les passes, et Coetzee marque en bout de ligne. Puis c’est au tour de Hook de se distinguer en perçant la défense bordelaise, et après un relais de Cazenave (l’idole des adolescents perturbateurs d’Aimé Giral), c’est Geoffrey Michel qui va aplatir. Puis Hook encore une fois va lancer parfaitement Mermoz dans l’intervalle pour l’essai du bonus. Perpignan l’emporte donc largement et avec la manière, après avoir infligé un 32-0 au promu en seconde période. Le public catalan a fait la ola (sauf Paul Goze qui n’arrive pas à se lever), les joueurs ont fait un tour d’honneur, tout le monde est heureux et la saison de l’USAP est donc lancée. Ou alors trop sûrs d’eux, ils vont se faire rétamer à Castres ce week end, c’est selon.

 Scoop Boucherie Ovalie : le fantôme de Noël était à Aimé Giral, ici juste à coté de Jean Pierre Pérez

 

Brive – Clermont 6 – 9

Quoi de plus triste qu’un match de rugby un vendredi soir de 23 décembre à Brive la Gaillarde ? Pas grand chose a priori. Ce « derby du centre » autrefois tant attendu (quand Brive pouvait se payer des supertars mondiales telles qu’Andy Goode et Rikki Flutey) n’intéresse plus personne, pas même les Clermontois qui envoient une équipe amputée d’une bonne dizaine de joueurs pour ne pas trop se fatiguer. Haché et aussi indigeste que la dinde de votre mémé, le match se résume à un duel de buteur. Bélie se rate par deux fois, tandis que Brock James fait un 100% à deux jours de la célébration de son anniversaire à travers le monde. Clermont l’emporte 9 à 6 et maintenant nous espérons tous pouvoir oublier ce match.

Erratum : Notre lecteur Jean Baptiste nous signale sur Facebook que Brock James a en fait raté une pénalité à la 71ème minute. Comme on a aucune envie de se repasser le match, on lui fait confiance. Merci Jean-ba.

 

Montpellier – Toulouse 25 – 45

Montpellier avait beau avoir reposé ses cadres lors des deux dernières journées de H-Cup pour préparer au mieux cette revanche de la dernière finale du Top 14, ils n’avaient strictement aucune chance de venir à bout des Toulousains. Pourquoi ? Parce que les Harlequins ont eu le malheur d’énerver les Rouges et Noirs la semaine dernière, et parce que de toute façon le MHRC n’est pas foutu de gagner un match quand Ouedraogo n’est pas là. Auteur d’une première mi-temps à l’envers, les Héraultais se prennent un bon gros 20-0 dans la gueule, notamment grâce à un Lionel Beauxis en mode machine, auteur de 28 points et qui a sans doute gagné sa place de titulaire à l’ouverture. Jusqu’à sa prochaine pubalgie. Donc d’ici deux journées.

La seconde mi-temps est bien meilleure pour les Montpelliérains qui réussissent à faire jeu égal avec les Toulousains (19-19 sur le second acte, et au final trois essais de chaque coté) mais il était trop tard. L’occasion pour Thomas « Captain Obvious » Lombard de nous délivrer cette magnifique phrase : «  Si Montpellier avait une meilleure conquête, une meilleure touche, une meilleure mêlée, ils auraient pu gagner ». À un tel niveau d’analyse on ne peut que s’incliner. À noter également dans ce match, une belle orgie de cartons jaunes : si c’est plutôt habituel pour Gorgodze et Privat, Jean Dridéal himself aura eu l’occasion de se dépuceler avec le tout premier carton jaune de sa vie. Saura t-il se remettre de cette humiliation ?

Interlude recrutement 

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Toulon – Lyon 20 – 15

Monsieur Minéry. Voilà le seul à avoir fait l’unanimité dans cette rencontre. Mais contre lui.
« L’arbitre a été aussi mauvais que nous. Il a été d’une incompétence et d’une légèreté qui font peur » selon Laporte. « L’arbitre est humain mais bon, dans ces cas là, tu ne peux pas gagner » pour RSA. Oui il faut le dire les coups de sifflets intempestifs de Liza Minéry n’ont pas embelli ce match pour le moins médiocre. 5 pénalités de part et d’autre par Loursac et Wilkinson et un essai de Palisson (son premier sous le maillot toulonnais). Voilà c’est à peu près tout. Ah non Bastareaud a distribué les caramels en attaque comme en défense face à la paire pourtant dense de centres lyonnaise. 4 cartons jaunes pour parachever le chef d’oeuvre avec notamment une double sanction pour Fiard et Hayman après une série de mêlées écroulées. À voir la réaction du Lyonnais (accolade tout sourire à Hayman juste après le carton) on peut faire un pronostic relativement fiable sur le coupable…

Ah oui j’allais oublier l’attaque “massue” de Laporte sur RSA : « Saint-André il parle beaucoup mais c’est le frère de… ». Sur comme en dehors du terrain, les débats furent d’une bien piètre qualité donc…Enfin tout le monde est heureux. Lyon aurait pu gagner mais se contente du bonus défensif. Toulon prend les 4 points de la victoire est reste au contact des deux premiers. Quant au LOU il pointe à la 13ème place et devra veiller à ne pas lâcher trois ou quatre équipes devant eux (Non je n’oublie pas le BO… Quoique)

Racing Métro 92 – Agen 26 – 8

Bon, personne n’a vu ce match, alors à la place, on a décidé de vous passer une chanson sur les robots du futurs.

 

Bayonne – Castres 16 – 16

Après avoir fait ses débuts dans le laboratoire du Challenge Européen (pour un résultat mitigé) Maître Renard Argenté dirigeait l’Aviron pour la première fois en Top 14. L’adversaire du jour, Castres, ne s’était manifestement pas fatigué la semaine dernière (défaite 45-0 à Northampton) et comptait bien venir faire un coup à Jean Dauger. Et ce fut presque le cas puisqu’à la 10ème minute, après une passe nawakesque de l’otarie néo-zélandaise Lauaki, Martial marque l’essai en contre et permet au CO de mener 10-0. À la mi-temps, les Castrais ont l’avantage 13 à 6.

Les Bayonnais vont cependant bien attaquer la seconde mi-temps et marcher sur la gueule des Castrais à grands coups de ballons portés sur plusieurs mètres. Le travail de sape finit par payer et Boutaty le warrior marque enfin l’essai. Dans la foulée, Boyet donne l’avantage aux Bayonnais sur pénalité. Les Basques vont néanmoins laisser Castres revenir dans le match, avec une grosse percée de Baï, suivie d’un plaquage haut de Baget qui permet à Teulet d’égaliser. Boyet tentera bien le tout pour le tout sur un drop mais se fera contrer. Match nul, comme l’avait pronostiqué François Trinh-Duc, bravo à lui. Un résultat qui ne répond cependant pas à une interrogation majeure : Jean-Pierre Elissalde a-t-il scalpé Christine Lagarde ?

Nos espions mènent l’enquête

 

Le joueur de la semaine : Leonardo Senatore

Attention ceci va être notre séquence la belle histoire du beau destin magnifique de la belle nuit de Noël.. Il a 27 ans, seulement 4 sélections avec les Pumas et le nom d’une Tortue Ninja qui se serait lancée en politique : personne ne connaissait Leonardo Senatore avant qu’il ne se retrouve propulsé titulaire face aux All Blacks en ¼ de finale de Coupe du Monde, pour pallier la blessure de Fernandez Lobbe. Auteur de la percée à l’origine du seul essai argentin ce jour là, il s’est fait suffisamment remarquer pour signer à Toulon comme joker médical. Depuis, Bernie le Dingue est amoureux, Leonardo joue tous les matchs et enchaîne les très bonnes performances, comme vendredi dernier face à Lyon. Bon, ça n’empêchera pas Mourad d’acheter Pierre Spies, Kieran Read et la moitié du Super 15 pour le remplacer, mais saluons quand même cette belle surprise.

 

L’autre joueur de la semaine : Lionel Beauxis

Humilié par François Trinh-Duc la saison passée avec le Stade Français (Yoyo était l’auteur d’une performance défensive digne du meilleur de Ronan O’Gara) Lionel Beauxis a pris sa revanche cette année en inscrivant 28 points fingers in the nose à des pauvres Montpelliérains complètement dépassés. De la part du Rugbynistère, un petit best of.


 

 

Le fail de la semaine :

« Quand on tente des passes entre les jambes, on n’est plus au rugby, on est au cirque Pinder » Maître Renard Argenté a superbement résumé la performance de Sione Lauaki.

 

Les essais de la semaine :

Une journée où les plus beaux essais du Top 14 sont marqués par des joueurs de l’USAP ? Le miracle de Noël a bien eu lieu. Pour vous, voici donc le 3ème essai catalan par Michel, et le 4ème par Mermoz.

Les blagues de Rodolphe Pires de la semaine :

Encore du très haut niveau…

 

La dédicace de Rodolphe :

Merci Rodolphe.

 

Le Boucher de la semaine :

Montpellier malmené, c’était l’assurance que Gorgodze, Martin ou Privat finiraient par péter les plombs. 2/3 c’est déjà pas mal. Ici à l’honneur, le troll clermontois (qu’on n’a pas l’habitude de voir dans un maillot pas trop hideux…) avec une belle mandale bien vicieuse.


 

L’instant miaou :

Une certaine lectrice nous avait demandé les images des mollets de Damien Chouly. Nous n’avons pas ça en stock. Pour la consoler, voici tout de même les fesses de Luke McAlister.

Erratum : Malgré le tatouage, il ne s’agirait pas des fesses de Luke mais bien de celles de Julien Bares, analyste vidéo du Stade. On vous donne son Twitter si vous avez apprécié son postérieur : @jubares

 

L’instant présidentiel :

Qui a dit que Marty ne savait pas faire de passes ? Admirez cette superbe chistera qui envoie Michel à une mort certaine. Pas un cadeau, mais c’était joli, avouez.