Les marchés de Provence
par La Boucherie

  • 23 December 2011
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Aujourd’hui Daniele Rairault, en direct de la Rade, nous parle du marché de Noël chez les bédéistes.

 

Les marchés (des transferts) de Provence

[titre pathétique qu’un stagiaire à Var Martin n’aurait pas renié]

Bon, apparemment le marché des transferts a déjà commencé par chez nous. Enfin, peut-être qu’il n’est pas encore fini. J’ai du mal à suivre pour être honnête. Contre Castres, j’avais l’impression que nous venions de commencer une nouvelle saison. Deux petits nouveaux découvraient le Top14 et le glamour des déplacements dans le Tarn. Palisson a aussi connu sa première titularisation pour un match qui compte, pas en coupe Mickey.

Justement cette coupe Heinekid, comme la Boucherie l’a renommée dans un jeu de mot bilingue des plus fins, a consacré le passage éclair d’un joueur qui restera dans les annales du club. Alafoti Faosiliva a connu l’honneur du maillot frappé du muguet pour trois matchs, jusqu’à aujourd’hui. On a d’abord envisagé de ‘prêter’ notre nouveau joujou aux voisins aixois, mais finalement Faosiliva devrait rentrer chez lui. Faosiliva, grand joueur de 7 apparemment, aura été victime de la concurrence impitoyable qui sévit sur le marché des transferts, laissant finalement sa place dans le groupe du RC Toulon à Simon Shaw, plus vieux, mais plus connu et plus anglais (mais ça n’a rien à voir avec la choucroute). Comme quoi, il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis. Hum. Faosiliva, un petit tour et puis s’en va : http://www.blog-rct.com/?p=41517 ! Notre ami samoan a fait l’objet d’éloges assez comiques de la part de Bernie après son premier match : « c’est un joueur sur lequel on compte […] il a quand même une difficulté, c’est la langue ». Entendre ça à Toulon, véritable tour de Babel cosmopolite, métèque et mondialisée, ça fait bizarre. Il s’avère finalement que « son problème à lui, c’est qu’il parle pas l’anglais, il parle pas le français ». Nous noterons ici que Bernard Laporte est également encore perfectible dans la deuxième langue citée. D’accord, c’est méchant, c’est de la langue orale et on va surement trouver des fautes dans ce texte et me dire que moi aussi ; ça me fait pourtant tellement plaisir que je garde cette parenthèse.

Le décalage entre le rugby mondialisé et ce joueur, vulnérable petite chose ne parlant que le samoan (je suppose, je n’en sais rien en fait, il parle peut-être 25 différents dialectes des îles pacifiques, mais tout le monde s’en fout) est frappant. Mais bon, je ne suis ni Arnaud Montebourg, ni Raphaël Poulain donc je ne vais pas m’apitoyer plus longtemps sur le sort du camarade Faosiliva. Il va rentrer chez lui et aura simplement été payé deux mois. Trois matchs en deux mois, ce n’est pas l’usine non plus. Il faut croire que Shaw fera vendre plus de maillots, comme si on avait besoin de ça. Un autre joueur au parcours intéressant au sein de notre club, c’est Willie ‘Casper’ Mason. Joue les matchs amicaux, puis disparait. Revient à Montpellier, où son association avec Dédé Pretorius a fait mal… aux supporters toulonnais, et redisparait. D’après le coach, il ne devrait plus jouer. Peut-être libéré, peut-être pas. À Toulon, on appelle ça un gros transfert. Enfin, comment ne pas avoir une pensée émue pour Rory Lamont, l’homme qui court droit. Un peu en manque de temps de jeu, un peu de mal du pays, Rory s’en va retrouver le brouillard, le vieux whisky et les rouquines pas farouches. Il ne se réintégrait apparemment pas dans le groupe, ce qui est compréhensible puisque l’équipe n’a plus grand-chose à voir avec celle de l’an dernier, même le coach a changé. Il n’avait plus ses copaings pécaïre, comme aurait dit ma grand-mère. Il y aura certainement un peu moins de supportrices à Mayol aux prochains matchs. Sans rancune.

Sinon, c’est assez sympa d’avoir de nouveaux joueurs chaque semaine. Remarquez que Perpignan et Bayonne ont aussi changé d’entraineurs, mais eux ils sont dans la merde ; nous, on continue à tout changer quand ça va. Pas vraiment efficace en théorie, mais bonnard. Ce turnover incessant a plutôt pas mal marché à Castres. Par contre, Toulouse nous a rappelé que quand les joueurs jouent ensemble depuis plus de trois matchs ça aide. Même Jauzion, malgré la caravane 14 pièces avec piscine sur le toit qu’il remorque, a été bon. On verra bien ce que ça donne en fin de saison.

Enfin, je dis ça, mais je ne suis pas sûr de regarder la fin de saison. L’an prochain, nous aurons le plaisir de supporter Delon Armitage, William Servat et Fabien Barcella. Inch’Allah. Alors bon, je me languis. Il faut me comprendre. Voir tous les week-ends Genevois enchaîner les lancers de pizzas, c’est un peu chiant. Pourtant, il joue de plus en plus régulièrement. Il doit avoir des supers pouvoirs qu’il ne sait pas encore utiliser, je suppose. J’en connais deux qui doivent penser à une réorientation de carrière.


Gunther, Fashion Icon


Les ‘minots’ (j’utilise ici le vocabulaire journalistique pour désigner les joueurs formés au club) qui jouaient avec Saint-André ne jouent plus avec Laporte. À l’image d’Orioli et d’Ivaldi, Magnaval fait encore un peu de coupe Heinekid, remarquez, à son âge, c’est normal. Par contre, Pierrick ‘Conan’ Gunther, tout droit sorti d’une des BD de notre cher président, semble, lui, faire son trou. En même temps, avec le look de psychopathe qu’il a, je n’aimerais pas lui annoncer qu’il ne joue pas. Enfin un joueur charismatique !
Le grand jeu des jokers coupe du monde étant terminé, on devrait avoir un peu plus de stabilité. De toute façon la plupart des supporters sont trop saouls pour reconnaitre les joueurs. Et vivement la saison prochaine que l’on récupère les quelques Biarrots encore récupérables (oui, je sous-entends que Biarritz sera en proD2. Oui, c’est méchant et gratuit). En tout cas, peu d’équipes ont utilisé autant de joueurs que le RC Toulon. Encore un domaine où on est les plus forts !

P.S. : Certains joueurs laissent, tout de même, un héritage au club. L’auteur-compositeur du pilou-pilou, qui hante encore les têtes de centaines de malheureux passés par Toulon, nous a quittés récemment. Marcel Brodrero était une rock star mais également un très bon ailier, parait-il. Une pensée émue, sans connerie pour une fois.

Allez, Pilou-pilou à vous!